J’aime parfois lire André Pratte. Je dis bien « parfois », car autant le gars peut jeter un éclairage intelligent et différent sur certaines nouvelles, autant il peut être prévisible et ennuyeux lorsqu’il est question de nationalisme québécois. En bon fédéraliste convaincu (comme certains de ces antagonistes souverainistes), dès qu’il est question de souveraineté, Pratte devient alors moins pragmatique et plus idéologique. Au moins, ce n’est pas un secret pour personne, alors on sait à quoi se tenir quand Pratte aborde ce sujet. Je vous promet aussi de mettre mes cartes sur la table et de vous décrire mes positions politiques dans un prochain article. J’aurai le mérite d’être alors plus transparent pour vous que plusieurs politiciens… ;o)
Bref, Pratte a écrit une excellente analyse de la fameuse promesse « 2015 » de Harper, concernant les réductions d’impôts pour les familles.
Il y voit deux effets pervers:
- Suivant la formule proposée, elle profiterait davantage aux familles plus aisées, et surtout à celle dont l’un des conjoints gagne beaucoup plus que l’autre. Ce serait donc un pas dans la mauvaise direction question équité salariale, mais aussi peu surprenant de la part d’un parti qui nous a habitué à faciliter la vie aux richards de ce monde.
- La mesure donne l’impression de « rémunérer » le travail des femmes au foyer; or, c’est une mesure nettement suffisante qui ne ferait que pénaliser celles qui veulent travailler, mais dont le niveau d’instruction et les capacités ne lui permettent d’engranger un salaire décent; en prime, cela ne ferait qu’aggraver la pénurie de main-d’oeuvre actuelle; finalement, on peut facilement voir l’idéologie rétrograde derrière la mesure, soit celle d’un parti qui croit que la meilleure place qu’occupe la femme dans la société est dans la maison, à s’occuper des enfants.
Pratte conclut qu’il est donc intéressant que la promesse ne soit pas pour un lendemain d’élection, parce que ça laissera le temps au gouvernement de bien y penser. Je préfère sincèrement que l’on en arrive pas là, le 3 mai au matin…