Archives de mars, 2011

J’aime parfois lire André Pratte. Je dis bien « parfois », car autant le gars peut jeter un éclairage intelligent et différent sur certaines nouvelles, autant il peut être prévisible et ennuyeux lorsqu’il est question de nationalisme québécois. En bon fédéraliste convaincu (comme certains de ces antagonistes souverainistes), dès qu’il est question de souveraineté, Pratte devient alors moins pragmatique et plus idéologique. Au moins, ce n’est pas un secret pour personne, alors on sait à quoi se tenir quand Pratte aborde ce sujet. Je vous promet aussi de mettre mes cartes sur la table et de vous décrire mes positions politiques dans un prochain article. J’aurai le mérite d’être alors plus transparent pour vous que plusieurs politiciens… ;o)

Bref, Pratte a écrit une excellente analyse de la fameuse promesse « 2015 » de Harper, concernant les réductions d’impôts pour les familles.

Il y voit deux effets pervers:

  • Suivant la formule proposée, elle profiterait davantage aux familles plus aisées, et surtout à celle dont l’un des conjoints gagne beaucoup plus que l’autre. Ce serait donc un pas dans la mauvaise direction question équité salariale, mais aussi peu surprenant de la part d’un parti qui nous a habitué à faciliter la vie aux richards de ce monde.
  • La mesure donne l’impression de « rémunérer » le travail des femmes au foyer; or, c’est une mesure nettement suffisante qui ne ferait que pénaliser celles qui veulent travailler, mais dont le niveau d’instruction et les capacités ne lui permettent d’engranger un salaire décent; en prime, cela ne ferait qu’aggraver la pénurie de main-d’oeuvre actuelle; finalement, on peut facilement voir l’idéologie rétrograde derrière la mesure, soit celle d’un parti qui croit que la meilleure place qu’occupe la femme dans la société est dans la maison, à s’occuper des enfants.

Pratte conclut qu’il est donc intéressant que la promesse ne soit pas pour un lendemain d’élection, parce que ça laissera le temps au gouvernement de bien y penser. Je préfère sincèrement que l’on en arrive pas là, le 3 mai au matin…

Application Google intéressante, disponible sur Cyberpresse, qui permet de voir les résultats de l’élection 2008, à l’échelle des boîtes de scrutin.

Autrement dit, pour les régions urbaines, ça équivaut presque à voir pour qui ont voté vos voisins:

http://www.cyberpresse.ca/actualites/elections-federales/resultats-des-elections-federales-2008/

Le 29 mars en vrac…

Publié: 29 mars 2011 dans Politique fédérale

Tant de sujets et si peu de temps pour en parler:

Je ne suis pas un grand partisan de l’exploitation des gaz de schiste, mais je ne suis pas non plus entièrement contre: je ne cherche qu’à être convaincu que ce soit une bonne chose pour tout le monde, sans exception. Que les conséquences d’une telle exploitation ne viendront pas annuler les bénéfices financiers.

Car avouons-le, à part de permettre de nous enrichir, ou d’économiser (selon le point de vue) sur nos dépenses énergitiques provinciales, il n’y a pas vraiment de gain à exploiter une ressource naturelle fossile, alors que des alternatives plus écologiques deviennent de plus en intéressantes et de moins en moins coûteuses.

Je cherche donc à être convaincu. Étant d’un naturel têtu, pour ne pas dire entêté, cette tâche s’avère plutôt ardue, et elle incombe au gouvernement et à l’industrie, qui doivent se montrer dignes de confiance.

Nul besoin de vous dire que ça ne s’améliore pas de semaine en semaine.

J’ai appris ce matin qu’un (autre) transfuge libéral fait maintenant des représentations auprès du gouvernement pour le compte de Questerre Energy. L’histoire est relatée sur Canoe. S’il s’agissait d’un cas isolé, on pourrait rapidement passer par-dessus, mais on plus fort de la crise, c’était un nouveau transfuge libéral par semaine, durant plus d’un mois. Mais non, ça n’a rien à avoir, on ne vous prend pas pour des valises, pas plus que pour un con. Misère…

Petite cerise sur le sundae: le Devoir rapporte que Madame Normandeau et son gouvernement ont fait des concessions majeures, voire historiques, en signant l’accord sur Old Harry.

Et on s’étonne à Québec que les citoyens n’aient pas en confiance en ce bon vieux (usé) gouvernement Charest?

Je cherche toujours à être convaincu…

Je l’ai finalement trouvé… et je sens que ça va devenir une pièce d’anthologie:

http://www.youtube.com/watch?v=Ml-0U84QVl8

Dites-moi après, sans rire, que vous le trouvez crédible en tant que politicien…

Je reste souvent perplexe devant les sondages et certains commentaires de blogues sur la chose politique. Surtout lorsqu’il est question du cynisme des citoyens.

Un premier ministre et son gouvernement est accusé d’outrage au parlement, est encore moins transparent que ses prédécesseurs (Chrétien, Martin et le PLC), agit comme un vrai dictateur au lieu de collaborer avec les autres élus (comme devrait le faire un gouvernement minoritaire); et le peuple se prépare à lui donner carte blanche pour 4 ou 5 ans. C’est du moins ce qu’en disent les sondages, qui placent les Libéraux dans une position lamentable, au risque de répéter l’exploit de Kim Campbell et de son parti progressiste conservateur de 1993 (deux députés seulement, après le départ de Mulroney).

Est-ce que je suis un débile profond, ou est-ce que quelque chose ne tourne pas rond? C’est quoi le problème avec les Libéraux, Ignatieff et le ROC (« Rest of Canada »)?

On estime à 332 millions les sommes englouties dans le scandale des commandites. 332 millions? De la petite bière. Combien pour les chasseurs F-35 que les conservateurs ont offert sans appel d’offre? Le double de ce que le gouvernement canadien* Harper avait annoncé: près de 30 milliards de dollars américains. Combien pour le G20, en frais de sécurité, pour avoir tenu l’événement en plein centre-ville de Toronto, au lieu de le faire dans un coin reclu? Près de 5 milliards.

Pendant que les conservateurs aident les banques et l’industrie automobile (allant à l’encontre des idées conservatrices de libre-économie), la marge de manoeuvre qu’avait engrangée le gouvernement libéral précédent a été dilapidée. Quelqu’un peut-il donc m’expliquer pourquoi je voterais pour les Conservateurs, si tous leurs candidats me disent que leur seule et unique préoccupation est l’économie?

Je sais bien que ce n’est pas un concours de popularité, mais diantre : Ignatieff a autrement plus la carrure de chef d’état qu’Harper. Et son parti mérite fort probablement une deuxième chance, après autant d’années de vache maigre. Ou encore le NPD de cher Happy Jack, pourquoi pas?

Pour combattre le cynisme

Ma solution (« miracle ») au cynisme politique est toute simple en théorie, mais très dure à réaliser: une réforme du mode de scrutin vers une proportionnelle mixte. En gros, il s’agirait d’élire des députés par comté, mais aussi en fonction du suffrage universel, et d’élire le premier ministre également par vote. Le résultat serait beaucoup plus représentatif de la population et forcerait les élus à coopérer, pour le meilleur et pour le pire. Ce serait difficile à réaliser pour deux raisons: les partis qui ont l’habitude de s’échanger le pouvoir sont plutôt réfractaires à l’idée, et ceux qui n’en font pas partie rejettent habituellement cette option dès qu’il s’approche du même pouvoir (parlez-en à l’ADQ…).

Par exemple, si 5% des gens voteraient pour le Parti Vert, il devrait y avoir au moins 5% des députés qui serait de ce parti; s’ils ne réussiraient pas à être élus dans un comté, ils serait désignés par leur parti.

On s’entend que ce n’est pas facile de faire vivre un tel gouvernement. Mais si dans nos entreprises, nos groupes d’amis et nos couples, on bâtit du solide en communiquant et en faisant des compromis, je m’attends à ce que les gens que je porte au pouvoir, pour parler en mon nom, le fassent réellement en mon nom.

C’est pour cette raison que l’effort de démonisation d’une possible coalition Libéraux/NPD (et peut-être Bloc) par le PC me rend complètement dingue: car il s’agirait probablement de la meilleure nouvelle depuis longtemps en politique canadienne et en démocratie en général.

Cynique, le citoyen, ou crissement mal informé?

* C’est ce qu’ils écrivent sur toutes les communications gouvernements désormais… au diable le Canada, c’est le grand royaume de Stephen 1er!

Si l’on se trouve parfois un peu durs avec les politiciens, je ne trouve jamais que je le suis pour ce cher Steven Blaney, député conservateur de Lévis-Bellechasse. Vraiment, dans le genre « plante verte » qui se plante tout seul, dure à battre. Josée Verner passe pour une intellectuelle à côté.

M. Blaney l’a donc encore démontré cette semaine, en faisant une allocution dont Duplessis aurait été fier, dans un foyer pour personnes agées. Le compte-rendu qu’offre Cyberpresse contient plusieurs de ces citations clichées (« le ciel est bleu, l’enfer est rouge », par exemple), mais le reportage qu’a fait Carl Langelier pour le réseau TVA est semble-t-il encore plus savoureux. Si l’un d’entre-vous met la main sur l’extrait vidéo, SVP me le transmettre: la version audio que j’ai entendue aujourd’hui était sublime! 🙂

Ce qui m’amène à parler de démagogie. On s’entend tout de suite pour dire que cette arme peut loyale est souvent utilisée, par presque tous les partis confondus. Et c’est particulièrement vrai en campagne électorale. Le hic, c’est que pour les conservateurs, c’est presque devenu une pratique courante, tout-à-fait normale. Et peut-on encore parler de démagogie, lorsqu’on devient le premier parti de l’histoire du système parlementaire britannique à être reconnu coupable d’outrage au parlement? Je me demande ce qui me scandalise le plus, en cette ère où les gens prétendent ne plus avoir confiance en la gente politique: est-ce de voir le PC se moquer autant de la démocratie, ou de voir qu’autant de gens veulent quand même les maintenir au pouvoir, voire même les élire de manière majoritaire?

Lagacé a écrit un très bon papier aujourd’hui, sur les différences entre les faits présentés dans le film Le discours du roi (The King’s Speech) et ce qui s’est réellement passé. Et les différences sont ÉNORMES. Même si les créateurs du film se réfugient dans le fait que ce ne soit qu’un film, reste que pour plusieurs cinéphiles, c’est la seule version de ce pan de l’histoire britannique à laquelle ils seront exposés. C’est un peu comme le film The Social Network, qui relate la création de Facebook. On a encore droit à une histoire basée sur une livre qui s’inspire des faits, et qui a en prime été romancée. Le cinéphile ordinaire sait-il faire la différence? Mais surtout: s’en soucie-t-il vraiment?

Si les conservateurs mentent à outrance en chambre, qu’ils nous présentent un budget avec des chiffres plus ou moins crédibles, pouvons-nous leur faire confiance? Mais surtout: sommes-nous une minorité à s’en soucier vraiment?

Deux sujets assez rapprochés ce matin…

D’abord, Vincent Marissal déboulonne ce matin quelques-uns des plus classiques mythes électoraux. Au programme:

  • Le prix d’une élection (autant pour ceux qui la déclenchent que ceux qui auront à voter)
  • La bataille du Québec (non, non… les conservateurs n’ont vraiment pas envie de perdre leur 11 sièges québécois)
  • Les publicités négatives (je les déteste également, mais malheureusement, elles fonctionnent très bien chez nos concitoyens moins bien informés)
  • Les sondages (sur leur influence et leur quantité)

Puis, Légacé cite l’entrevue qu’a faite le Devoir avec un sénateur fédéraliste de longue date, qui pourfend les détracteurs du Bloc. En gros, ce qu’il dit, c’est ce que tous politiciens fédéraux des autres partis ne peuvent avouer, pour des raisons évidentes: si le Bloc existe encore aujourd’hui et qu’il est toujours aussi fort, c’est parce que les autres partis sont vraiment pourris.

Les hyperliens :

Tout ce qui a un début a une fin. C’est que l’on dit.

En ce qui concerne ce blogue, c’est doublement vrai. Puisque j’espère que la fin de celui-ci sera la plus éloignée dans le temps que possible, il me faut une raison pour rester motiver, pour écrire sur une base régulière. Une motivation, une raison, un objectif: voici la seconde « fin » de cette histoire.

Ma première expérience en tant que blogueur s’est terminée plutôt rapidement. Mon blogue de critiques musicales n’a pas survécu à ma vie de nouveau papa. Et probablement aussi à une baisse notable de la quantité de disques achetés par année (et par mois). J’ai aussi commencé à douter de mes talents de critique, ou plutôt de la pertinence globale de mes critiques musicales. Après tout, tel n’est pas mon métier. J’écoute une quantité impressionnante de musique, de plusieurs styles différents. Mais mes connaissances sur la théorie musicale et l’absence d’une formation concrète en la matière ne font pas de moi un critique très crédible.

N’empêche… c’est toujours agréable de parler musique. En critiques ou pas. Ça pourra donc faire un bon sujet de temps à autre.

Autre passion : la philosophie! Le métier que j’aurais probablement pratiqué, dans une société utopiste se rapprochant plus du communisme que du capitalisme. Le genre de société où chacun peut gagner sa vie de manière respectable, sans avoir à se soucier de maximiser les profits trimestriels d’une société en bourse pour enrichir une poignée d’actionnaires, et son propre fonds d’actions. Mais là, je diverge… vers la politique!

Oui, la politique. Une autre passion chez moi. Je dirais même celle qui m’habite le plus ces jours-ci. Et avec raison! Avec la montée d’une droite libertarienne et individualiste qui laisse les citoyens sans projet commun, sans aspiration pour une meilleure société à l’intention des générations futures, celles de nos enfants et de nos petits enfants. La politique. Le point commun de la plupart des livres que j’ai lu durant la dernière année.

À l’aube d’une nouvelle campagne électorale fédérale, je crois qu’il est grand temps de faire revivre le blogueur en moi et de faire d’une pierre d’un coup. Après tout, ça me fera du bien d’écrire un peu plus en français, et de délaisser un peu la rédaction de mes manuels techniques.

Merci à l’avance de me suivre, de me ramener à l’ordre et de débattre avec moi! Un de mes anciens patrons disaient que seuls les fous ne changent pas d’idée. Alors ne vous gênez pas pour réussir à prouver que je ne suis pas fou…