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Un nouveau service web a fait son apparition cette année, et il a le Festival d’été de Québec dans sa mire pour se mettre « sur la mappe ». Shareapass, tel que décrit sur le site web du même nom, « est une plateforme web mobile qui rend accessible et abordable le prêt et l’emprunt de laissez-passer aux événements ».

Je crois personnellement qu’il s’agit d’une bien mauvaise idée, qui semble répondre à un besoin très individuel (pour ne pas dire individualiste), mais qui pourrait avoir un très mauvais impact à long terme sur des événements comme le FEQ.

La source de mon indignation

J’ai entendu parler de Shareapass pour la 1ère fois à la radio de Radio-Canada, il y a quelques mois. On y expliquait que ce service est là pour « aider les festivaliers à rentabiliser leur laisser-passer ». Je crois que cette prémisse est quelque peu ridicule.

Une véritable aubaine

Ceux qui achètent beaucoup de billets de spectacles savent très bien que 78$, c’est une véritable aubaine pour 11 journées de spectacles et toute la pléiade d’artistes et artisans que ça implique.

Et même en supposant qu’un festivalier ne se rende sur les sites du festival que 2 ou 3 jours, on parle quand même de 39$ ou 26$, ce qui est encore une sacré bonne affaire.

Le client roi

Personne n’est obligé d’acheter d’acheter un laisser-passer du FEQ. Alors je ne vois pourquoi le fait de ne pouvoir y aller plus qu’une, deux, ou 3 fois (ou même les 11 soirs), constitue une non-rentabilisation du dit laisser-passer.

Mais semblerait qu’on est à l’ère du client roi (de l’enfant du même nom…), qui se doit de presser le citron au maximum au risque de se sentir lésé et blessé ! (misère…)

Une analyse s’impose

C’est bien beau tout ça, mais une analyse s’impose.

Le nombre maximum de laisser-passer pouvant être vendus est de 150 000. Je vais ici faire abstraction du fait que pour certains spectacles (comme à l’Impérial ou au Cercle, par exemple), on peut payer à la porte. Je ne vais pas non plus prendre en compte le fait que lorsque tous les laisser-passer sont vendus, on vend parfois des billets d’un soir pour accéder à certains spectacles des Plaines. Mais entre vous et moi, les considérer ne ferait que renforcer mon propos.

La capacité maximale des Plaines est de 80 000 (environ) festivaliers. Les chiffres officiels ne sont pas connus, et semblerait qu’on se rend parfois à 100 000 (avec des enfants dans la foule, qui ne requièrent pas de laisser-passer).

Supposons une soirée où les Plaines font salle comble; ça laisserait donc de 50 000 à 70 000 festivaliers pour toutes les autres scènes. Vous me voyez venir ?

La capacité d’accueil des autres scènes ne frôle probablement même pas 10 000 (5000 au pigeonnier, pas autant à Place-D’Youville, combien en salle ?).

Donc, si Shareapass gagne son pari et convainc tout ce beau monde de partager leurs bracelets, il risque d’y avoir pas mal de monde refoulé aux entrées.

Déjà qu’on entend souvent certains festivaliers se plaindre qu’il manque une scène intermédiaire de 20 000 places, ou qu’ils se voient refuser l’accès à un spectacle par manque de place… Shareapass ne ferait d’après moi qu’accentuer le problème.

Des effets collatéraux insoupçonnés

L’autre effet pervers que pourrait avoir Shareapass serait la baisse des ventes des laisser-passer. Pourquoi s’acheter un laisser-passer si on peut en emprunter un pour une soirée ?

C’est une chose d’emprunter la passe de sa blonde ou du beau-frère; ça en est une autre de le faire sur une plus large échelle. Si le FEQ vend moins de laisser-passer, ça veut dire qu’il ferait moins de revenus. Alors, pour boucler son budget, il n’aurait d’autres choix que de diminuer la qualité de sa programmation ou de hausser le prix du laisser-passer.

Conclusion

Je m’excuse à l’avance auprès des créateurs de ce nouveau service, qui viennent de ma région (Québec). J’ai beaucoup d’admiration pour les entrepreneurs, n’ayant moi-même vraiment pas la bosse des affaires et suffisamment de couilles pour me risquer à fonder ma propre compagnie, ou même me partir à mon compte en tant que consultant.

L’idée, en théorie, semble bonne. Mais en pratique, du moins pour le Festival d’été de Québec, elle semble apporter davantage d’effets néfastes à long terme et pour la majeure partie des festivaliers, que d’effets positifs pour une poignée d’avares…

Bon, c’est bien beau chiâler, mais on peut aussi passer en mode propositions et solutions. Je me lance donc, sous forme de questions… ça devrait donner des pistes de solutions au comité organisateur:

  • Pourquoi le groupe de gérance des Cowboys Fringants les a-t-il mis en candidature pour le Félix du groupe de l’année?
  • Pourquoi donne-t-on encore des prix aux humoristes à l’ADISQ, alors que le Gala des Oliviers s’en charge déjà amplement?
  • Si la révélation de l’année a été Brigitte Boisjoli, est-ce vraiment représentatif du bouillonnement et du renouvellement de la scène musicale québécoise?
  • Y a-t-il plus insignifiant que le prix du meilleur vendeur, considérant que l’artiste récipiendaire a probablement eu assez de retour sur son investissement en vendant le dit « produit »?
  • Pourquoi ne pas remettre un prix final et définitif à un artiste qui a déjà reçu assez de Félix, et les exclure de toute nomination pour les années suivantes? Ne serait-ce pas une manière polie de leur signaler qu’ils devraient laisser la place à la relève, pour vrai?

Lectures complémentaires:

Chaque année, je tombe dans le même panneau: j’écoute la majeure partie du gala de l’ADISQ, pour ensuite fermer la télévision avant la fin, en beau calvaire.

« Si c’est le public qui vote, tu n’es pas content, si c’est l’Académie, tu ne l’es pas non plus… bref, t’es jamais content? », me disait ma blonde hier soir.  Faut croire que non…

Vous me traiterez de chiâleux, mais je persiste et je signe: l’ADISQ a un sérieux déficit de crédibilité qu’elle traîne depuis plusieurs années.

Soyons sérieux: Marc Dupré pour l’album pop-rock ? Un humoriste raté, un imitateur moyen, et un chanteur minable. Allo!? Alfa Rococo, Alexandre Desilets ou Alex Nevsky…n’importe quel des trois aurait mérité ce prix. (mais pas Marie-Chantal Toupin, pitié…) Fallait voir Dupré sauter de joie pour aller taper dans la main d’un chum de Marie-Mai, qui a évidemment signé la réalisation de l’album. On se doute que toutes les nombreux artisans votants de la machine Quebecor ont contribué à la victoire du gendre de René Angelil.

Ginette Reno, meilleur album pop? Loin de moi l’idée d’enlever quelconque mérite à Mme Reno, mais on est en 2011. Peut-on s’il-vous-plaît passer à autre chose et encourager les nouveaux talents? Pourquoi pas Jérôme Minière, qui mord la poussière depuis tellement longtemps?

C’est sans compter toutes les autres confusions de genre. Autant j’adore le dernier Misteur Valaire, autant je peux vous dire que ce n’est pas un album de musique électronique: c’est de l’électro-pop. Du fichtrement bon électro-pop comme il ne s’en fait pas assez au Québec, parce qu’on est probablement trop occupés à cloner nos chanteurs et groupes des années ’60 et ’70. Mais dans le genre électronique pur et simple, j’aurais donné le prix à Akido, lors de l’Autre Gala…

Éric Lapointe, interprète de l’année? J’avoue que moi-même, quand est venu le temps de voter pour ce prix décerné par le public, j’étais un peu perplexe: Richard Séguin? Bon retour, mais c’est quand même un retour… Fred Pellerin a eu mon vote, mais c’est plus un conteur qu’un interprète. Et veuillez s’il-vous-plaît ne pas me crinquez à propos de William « Je-raconte-ma-vie-banale-en-chansons » Deslauriers ou Maxime « il-est-beau-le-monsieur-hein-Henri? » Landry…

Ma solution : un équivalent « Golden Globes » !

L’ADISQ n’est pas la seule organisation décernant des prix qui est fréquemment critiquée. L’Académie des arts et sciences du cinéma l’est plus souvent qu’à son tour, pour ses choix frileux et vieux jeu. Par contre, les Oscars ont leur pendant journalistique : les Golden Globes !

Les Golden Globes sont votés par des critiques de cinéma. Et de partout à travers le globe. Des gens qui ont en vu, des films. Des tas de films. Des bons et de moins bons. Et qui n’ont pas à « encourager » leurs propres productions, comme le font des membres d’une académie, qui sont souvent soit des artisans de l’industrie, soit des producteurs en sérieux conflit d’intérêt.

Alors pourquoi ne pas faire la même chose pour la musique? À quand un gala de la musique où les décideurs seraient les critiques de musique du Québec? Et en faisant bien les choses, on n’aurait pas un nombre disproportionné de critiques de l’empire Quebecor, qui trouvent que tout ce qui sort de Musicor et des Productions J est un chef-d’oeuvre.

Bien sûr, il y aurait encore des mécontents. Mais l’ADISQ pourrait au moins souffrir le jeu des comparaisons. Et on verrait alors si les critiques répétées prononcées à l’égard de ce show de boucane sont fondées, ou l’oeuvre de simples marginaux excentriques comme l’auteur de ce blogue…

Difficile de passer à côté d’une telle nouvelle quand on a un blogue qui traite à la fois de musique et de politique.

Le nom de domaine « teaparty.com » n’appartient pas au célèbre groupe politique américain, mais plutôt au groupe rock ontarien « The Tea Party », qui accueille ses visiteurs avec un slogan sans équivoque :

No politics… Just Rock and Roll

Ce que le Guardian nous apprend aujourd’hui, c’est que le groupe (de musique), séparé depuis 2005 mais réuni depuis peu pour une tournée de spectacles, y voit une occasion d’affaires intéressante. Certains analystes pensent que le nom de domaine pourrait se vendre plus d’un million de dollars américains.

Bien que les membres du groupe aimeraient davantage vendre le site à des humoristes américains, ou tout autre acheteur non-partisan de la célèbre organisation de droite qui permet à Palin, Bachmann et les autres de nous faire bien marrer, il risque d’aller au plus offrant. « We’ve got families. », aurait mentionné le bassiste Stuart Chatwood. (c’est le cas de misère de la semaine…)

En espérant que le groupe puisse tirer un maximum de fric de cette vente, et qu’il puisse alors se payer les services d’un vrai bon réalisateur, puisque la dernière galette produite par Bob Rock (Seven Circles) ne m’avait franchement pas épatée…

La catastrophe appréhendée par plusieurs (moi le premier), suite au départ de John Frusciante, ne s’est finalement pas matérialisée: les Red Hot Chili Peppers sont plus vivants que jamais! Comme le soulignent les critiques les plus favorables, I’m with You pourrait s’avérer être un énième renouveau réussi pour le groupe.

« Dance, Dance Dance »

Ce qui frappe le plus sur cet album, c’est la domination de la section rythmique. Chad Smith offre son meilleur jeu à la batterie depuis le mal-aimé (mais tant adoré par votre humble critique) One Hot Minute. Et Flea prend le plancher sur la plupart des pièces. Ce qui résulte en un album très dansant, comme le témoigne Monarchy of Roses, Factory of Faith, Did I Let You Know et l’énergique Dance, Dance, Dance qui termine l’album en beauté.

Le retour d’Anthony le rappeur

Anthony Kiedis continue de montrer qu’il sait chanter, même si l’on s’entend qu’il n’a pas la plus belle voix du showbiz. Mais son rap est aussi aiguisé et saccadé que sur Blood Sugar Sex Magic, opus ultime qui célèbre cette année son 20ième anniversaire (tout comme Nevermind de Nirvana et Atchung Baby de U2, entre autres… méchante cuvée!).

Des guitares omniprésentes, mais plus subtiles

Les fans attendaient Josh Klinghoffer avec une brique et un fanal. Même s’il existe un noyau de fans de la première heure qui considèrent Hillel Slovak comme étant le meilleur guitariste de l’histoire du groupe, la majorité d’entre eux croient que la palme revient à John Frusciante. Nul surprise de voir les fans de Frusciante tomber à bras raccourcis sur l’album, le jeu de Klinghoffer étant très subtil et placé volontairement en arrière-plan par le producteur Rick Rubin. Mais il faut être de mauvaise foi pour prétendre que les guitares ont disparues, et que cela en fait un mauvais album: les guitares sont omniprésentes sur l’album, et Klinghoffer reprend le flambeau des choeurs avec brio, avec son propre style vocal.

Un peu de piano pour compléter le tout

Autre nouveauté : Flea a ajouté le piano à son arsenal qui comptait déjà basse et trompette, lui qui suit des cours de musique à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA). La théorie acquise par ce surdoué auto-didacte a visiblement donné un nouveau souffle au groupe, notamment sur Happiness Loves Company et Even You Brutus?.

Mon verdict : plaisir auditif garanti!

Voilà donc un excellent album d’été qui n’a pour seul défaut que d’arriver trop tard, avec l’automne qui est à nos portes. Bien sûr, le groupe s’est assagi, a pris en maturité. Mais comme un bon vin, il s’améliore d’année en année, et visiblement, n’a pas fini de nous surprendre.

I’m with You a en fait un second défaut: le son de l’album est vraiment trop compressé, comme tous les albums du groupe depuis Californication. Là-dessus, mention de blâme au réalisateur Rick Rubin: ce dernier devrait comprendre que le groupe a aussi des audiophiles parmi ses adeptes, qui ne font pas qu’écouter leurs albums en mp3 de faible qualité.

J’ai récemment écrit un billet sur mes coups de coeur musicaux de 2011, en date de juin.

Et vous? Quels ont été pour vous les albums les plus marquants depuis le début de l’année?

 

 

 

Les fans de Primus et Les Claypool connaissent bien Oysterhead, super-groupe formé par le célèbre bassiste, le batteur Stewart Copeland (The Police)  et le guitariste/chanteur Trey Anastasio. Ils ont fait paraître un album en 2001 (The Grand Pecking Order) qui fut suivi par une brève tournée nord-américaine. Personnellement, c’est l’un de mes projets collaboratifs préférés: éclaté, rythmé, drôle, et varié, l’album révèle une chimie parfaite entre ces trois musiciens au sommet de leur art.

Eh bien Claypool et Copeland semblent vouloir remettre ça: un vidéo est paru à la mi-juin, mettant en vedette Claypool et Copeland, mais aussi les batteurs Neil Peart (Rush) et Danny Carey (Tool). Ce montage d’une session de jam qui a eu lieu au studio personnel de Copeland ne présente rien d’extraordinaire sur le plan musical. Ce qui l’est, c’est la présence d’autant de bons musiciens et de voir la complicité qui ressort de jam, intitulé Count Drumula par ses participants.

La parution d’un tel vidéo ne signifie pas nécessairement qu’un autre super-groupe est en cours de formation, d’autant plus que Primus s’apprête à partir en tournée pour faire la promotion de leur nouvel album Green Naugahyde, qui paraîtra en septembre. Mais en tant que mélomane et fan de ces quatre musiciens, je peux quand même un peu rêver, non?

Depuis le congédiement de Dominique Goulet à la barre de la programmation du Festival d’été de Québec, les rumeurs vont bon train quant à son remplacement. Même le nom du producteur Michel Brazeau a fait surface cette semaine.

En parallèle, le mystère commence à s’éclaircir quant aux raisons du congédiement de Mme Goulet, qui je le rappelle est survenu une semaine après un bilan extrêmement positif de l’édition 2011. Manque de transparence, conflit de personnalité avec Daniel Gélinas… François Bourque a bien résumé la chose dans le Soleil.

Mettons tout de suite les choses au clair: je n’étais pas le plus grand fan des programmations de Madame Goulet. Résolument très rock (voire même très métal), on y trouvait souvent pas grand chose pour les amateurs de musique électronique ou de hip-hop. Ainsi, je ne crois pas que ce soit uniquement grâce à elle si le festival a été un succès monstre ces deux dernières années. Mettez JoJo Savard à sa place et ne faites que programmer Metallica en tête d’affiche et vous vendrez vos 150 000 macarons en 10 jours (je caricature à peine).

En même temps, il faut reconnaître qu’elle avait des couilles, la Goulet: les Black Keys sur les plaines, c’était quand même un peu risqué, même si Québec est une ville qui aime et connaît son rock. Et il ne faut pas croire que ce soit facile de faire plaisir à tout le monde, en coordonnant un nombre impressionnant de spectacles sur de multiples scènes pendant 11 jours.

Ceci étant dit, je suis inquiet pour la suite des choses. Les bons programmateurs ne courent pas les rues, et je doute que l’approche « par comité » proposée par Daniel Gélinas soit la plus appropriée dans ce cas. Ce dernier laisse entrendre qu’il prendrait plus de place dans l’élaboration de la programmation. À quoi peut-on alors s’attendre? Je serais bien curieux de connaître les goûts musicaux de M. Gélinas, ainsi que l’étendue de ses connaissances musicales.

Il y a aussi un risque de dérive de la programmation vers une clientèle-cible plus âgée, donc aussi plus fortunée et plus prompte à dépenser durant le festival; les plus cyniques d’entre vous diront que c’est déjà le cas, mais je crois que ça pourrait être encore pire.

Vous connaissez la fable de la grenouille qui voulait devenir aussi grosse qu’un boeuf? J’espère que ce n’est pas ce qui risque d’arriver au festival; car on sait tous ce qui arrive à la grenouille à la fin…

C’est bien la politique, mais il fait bien de prendre une pause de la débandade du PQ, des malversations des libéraux, du plan machiavélique de Harper pour la domination du monde (euh… du Canada), et de l’improvisation de Labeaume dans le dossier de la gestion de l’amphithéâtre, pour parler de sujets plus légers. Comme de musique par exemple! 🙂

Voici donc les nouveautés 2011 qui ont fait vibrer les écouteurs de mon iPod et les hauts-parleurs de ma voiture depuis le début de 2011.

Radiohead: The King of Limbs

Thom Yorke et sa bande ont pris tout le monde par surprise en annonçant la parution de leur nouvel album… une semaine à l’avance! La nouvelle galette du groupe est encore plus teintée d’électro que les précédents albums du groupe, mais quand même moins que The Eraser, album solo de Yorke paru entre Hail to the Thief et In Rainbows.

Le résultat est un album sombre et très dense, qui requiert plus d’une écoute pour être bien apprécié, ce qui est habituel dans le cas de Radiohead, mais encore plus vrai ici.

Personnellement, je le digère encore: c’est long, mais je sens que ça va finir par passer. Et j’attends avec impatience les autres titres produits durant les mêmes sessions d’enregistrement, qui paraîtront officiellement bientôt et qui s’annoncent très très intéressants

The Dears: Degeneration Street

Les fans du groupe ont pu suivre via Facebook et Tweeter toutes les étapes de cet album fort attendu, qui marquait le retour de plusieurs membres originaux. Le résultat n’est pas mauvais, mais je sens que le groupe commence à tourner un peu en rond: peu de nouveauté au menu, même s’ils maîtrisent parfaitement le genre « pop noir romantique » qu’ils ont forgé dès leurs deux premiers albums (Degeneration Street étant leur 5ième). En résumé, il s’agit pour moi d’un album charnière: le prochain dictera si j’accroche, ou je décroche.

Miles Davis: Bitches Brew Live

Toujours impressionnant de voir que plusieurs années après la mort d’un artiste, il existe encore des enregistrements inédits et pertinents qui n’ont encore été entendus par le commun des mortels. C’est le cas des deux concerts regroupés sur l’album Bitches Brew Live qui mettent en vedette un Davis au tout début de la petite révolution qu’il amorçait dans le monde du jazz au début des années ’70.

Le premier concert, celui du Newport Jazz Festival en juillet ’69, précède l’album Bitches Brew, et inclut la toute première version enregistrée de Miles Run the Doodoo Down, ainsi qu’une version plus électrique de Sanctuary qui se retrouvera sur l’album 9 mois plus tard. Le second, celui donné au festival rock de Isle of Wight, en août 1970, est un petit bijou: imaginez la gueule des festivaliers de l’époque, se faisant balancer du jazz un peu thrash pour l’époque, tel un Marty McFly jouant Johnny Begood à un public médusé de 1955!

Vivement recommandé pour les amateurs de jazz fusion… et de Miles Davis !

Amon Tobin: ISAM – Control Over Nature

Par où commencer avec cet album…

D’abord, il s’agit entièrement d’un album concept, qui pousse encore plus loin la recette qui constitue la marque de commerce de Tobin: celle du maître de l’échantillonnage. Mais oubliez le drum and bass jazz des premiers albums: le plus célèbre des DJ brésiliens est maintenant rendu ailleurs, « Out from Out Where » pour citer le titre de son troisième album en tant que Amon Tobin.

Cette fois, les échantillons utilisés ont été altérés à l’extrême afin d’être méconnaissables. Musicalement, le tout est un peu dur pour les amateurs de musique populaire. Mais pour les autres, c’est un voyage sonore fascinant que l’on passe pendant une heure, à se laisser emporter dans cet univers sombre et un peu chaotique.

En marge de la création de l’album, Tobin s’est associé avec une artiste visuelle nommée Tessa Farmer. Le résultat : une exposition permanente et un superbe livre de photos qui accompagnent merveilleusement l’album, pour autant qu’on se le procure en édition deluxe.

Amon Tobin ouvrait le festival Mutek de Montréal le 1er juin dernier. Comme vous pouvez le voir dans le vidéo qui suit, le show a dû être vraiment spectaculaire!!!

Battles: Gloss Drop

Mon album préféré de 2011 à date. Point à la ligne. Technique, rythmé, inventif. Un furieux mélange de néo-prog-rock et de musique dansante. Sérieusement: le batteur est une vraie machine!!! (il s’agit de John Stanier, ex-Helmet et aussi membre de Tomahawk, l’une des nombreuses formations de rock expérimental de Mike Patton).

Et pour ceux qui avaient été rebuttés par les voix de chimpmunks du premier album, soyez rassurés : que de vraies collaborations vocales cette fois, notamment avec Gary Numan (oui oui, LE Gary Numan) et la chanteuse de Blonde Redhead. Le départ du chanteur et multi-instrumentaliste Tyundai Braxton aura donc été bénéfique pour le groupe, même si personnellement, les voix bizarres ne me dérangeaient pas du tout, mais surtout parce que la formule trio rend la musique légèrement moins dense à l’écoute.

À découvrir!

Galaxie: Tigre et Diesel

Fallait bien un peu de franco, bien que cet album ne m’a pas autant accroché que les autres. En fait, ma déception par rapport à « Tigre et Diesel » vient probablement du fait que j’ai vraiment accroché fort sur « Le temps au point mort », effort précédent du groupe, qui s’appelait alors Galaxie 500. N’empêche qu’il est difficile de ne pas taper du pied en voiture en écoutant « Piste 01 » fort… très fort! Bien que le genre rock-disto-électro commence à dater un peu, c’est rafraîchissant d’entendre le tout en français. Ne boudez pas votre plaisir, ça reste un très bon album!

… et j’ai nommé Avenged Sevenfold! Méchant risque avec un groupe métal populaire, qui est déjà venu à Québec, capitale nord-américaine du métal, et considérant le nombre de laisser-passer entre les mains de fans de Metallica… misère…