Archives de avril, 2014

  • 52 ou 53 libéraux, et non 70, soit 42% des 125 députés de l’Assemblée Nationale.
  • 31 péquistes, soit un de plus des 30 réels (25% des votes).
  • 29 caquistes et non 22 (23%).
  • 10 solidaires, soit 3 fois plus que les 3 actuels (8%).
  • 2 ou 3 députés indépendants, ONistes, conservateurs, autonomistes ou verts (2%).

Donc, un  gouvernement libéral minoritaire, qui serait forcé de faire une coalition avec les caquistes ou les solidaires.

Quelques questions :

  • S’il n’y avait pas eu de détournement de la part du PLQ, pour transformer cette élection en élection référendaire dans les premières semaines de la campagne, juste avant le vote par anticipation: le score du PLQ aurait-il été le même ?
  • À 35% d’appui dans les sondages sur la question référendaire, y’a-t-il autant de monde qui pensent que le PQ aurait été assez stupide pour faire un référendum perdant ?
  • Quand la Commission Charbonneau révélera que le PLQ et le PQ ont fortement magouillé pour le financement de leurs partis respectifs, est-ce que les votants de ces partis seront encore convaincus d’avoir fait le bon choix ?
  • Quand vous serez encore en train d’attendre dans les salles d’attente; que vos écoles manqueront d’orthopédagogues pendant que les commissaires se taperont des séances avec champagne et caviar; qu’il y aura encore trop de fonctionnaires dans les bureaux et pas suffisamment de personnes qui vous dispenseront des services: pensez-vous vraiment que vous pourrez revenir sur votre décision ?

Quelques rares bonnes nouvelles :

  • QS et la CAQ ont vu leur nombre de députés augmenter.
  • Pauline Marois ne sera plus un facteur incitant les électeurs à faire un choix irréfléchi uniquement pour la battre.
  • Le PQ a 4 ans pour se reconstruire ou se détruire (j’hésite encore sur la meilleure option d’un point de vue démocratique).
  • La Commission Charbonneau fera bientôt rire jaune plusieurs électeurs mal informés ou totalement aveuglés par la partisanerie.

Maintenant, les mauvaises nouvelles :

  • La réforme du mode de scrutin n’est clairement pas pour tout de suite.
  • Les commissions scolaires, avec leurs nombreux présidents militants libéraux, ne sont pas près de disparaître.
  • La classe moyenne n’a pas fini de se faire saigner à bloc; et les oligarques continueront d’en profiter haut la main.
  • Barette va pouvoir « justifier » sa prime de départ auprès de ses anciens collègues.
  • L’éducation va continuer de devenir de plus en plus cher: quoi de mieux pour contrôler les gens que de les empêcher d’être bien éduquer et bien informés ?
  • Le NPD Québec arrivera bientôt dans la province, grugeant en passant du vote libéral, mais surtout du vote chez Québec Solidaire, question de maintenir le PLQ au pouvoir un autre 4 ans.
  • On échange une Première Ministre dont le mari a une éthique élastique et douteuse, pour un Premier Ministre qui a lui-même une éthique élastique et douteuse.
  • Le ROC va continuer de pouvoir rire de nous autres, comme d’habitude…

 

Je suis de ceux qui croient, malgré tout le cynisme ambiant, qu’une majeure partie des gens qui s’en vont en politique y vont d’abord et avant tout pour de bonnes raisons. Bien sûr, tous ne s’entendent pas sur la notion de bien commun; sur ce qui est mieux pour le Québec et les québécois; sur le niveau d’interventionnisme que doit exercer l’état; etc. Mais leur démarche est habituellement sincère et empreinte de bonne foi.

Tel que prévu, j’ai cassé la croûte hier midi avec M. Mario Asselin, le candidat de la CAQ dans la circonscription de Louis-Hébert. Et même si je ne peux affirmer encore être sûr à 100% de la décision que je prendrai dans l’isoloir le 7 avril, je ne crois pas que mon instinct me trompe en croyant que M. Asselin fait partie de ces gens de bonne foi qui veulent faire de la politique pour les bonnes raisons.

Ce fut une rencontre brève (environ 1 heure, top chrono), mais bien remplie. L’éducation, comme vous pouvez vous en douter, a occupé la majeure partie de nos discussions. Et ce dossier, croyez-moi, il le maîtrise très bien. Contrairement à ce que peuvent prétendre ses adversaires dans ce dossier (et les dirigeants des commissions scolaires), la CAQ a un plan bien précis pour l’abolition des commissions scolaires (et aussi des directions régionales, qui n’ont apparemment que des fonctions administratives sans impact direct sur le service donné aux élèves). Pas question de saborder le tout sans avoir un plan de remplacement concret, qui ne consiste pas en l’ajout d’une nouvelle couche de structures: on parle ici d’abolir deux niveaux de structures (les commissions scolaires et les directions régionales), pour donner plus de pouvoir (mais aussi de responsabilités et d’imputabilité) aux directions d’école et aux conseils d’établissement; bref, à ceux qui sont les plus près de la réalité et des besoins des élèves. Et ce n’est ici qu’un bref résumé de notre discussion.

Nous avons manqué de temps pour discuter des enjeux locaux, mais M. Asselin semblait avoir fait ses devoirs. Louis-Hébert est un large comté aux besoins divers, s’étendant de la Pointe-Ste-Foy à St-Augustin, en passant bien entendu par Cap-Rouge. Et son expérience acquise en tant que Conseiller senior dans l’aile parlementaire de la CAQ semble l’avoir bien préparé pour un rôle de député, et qui sait, peut-être de ministre.

Mes amis me croyant un peu fou de pencher vers un parti « de droite », je lui ai posé la question qui tue: « la CAQ, vous la placez où sur l’échiquier politique ? » Sa réponse un peu longue (mais franche et complète, comme je les aime) débute par ce qui distingue fondamentalement la CAQ du PQ et du PLQ: cette trêve sur la question nationale, qui fait en sorte que souverainistes et fédéralistes (mais tous nationalistes) reportent de 10 ans tout débat sur cette question. Il insiste sur le fait que le parti ne se ferme à aucune des deux options (signature de la constitution ou souveraineté); mais que tous les candidats se sont engagés à demeurer neutre dans ce débat pour 10 ans.

Ce qui, selon lui, définit le mieux la CAQ, c’est la prépondérance du pragmatisme dans leur approche. Lorsqu’il fait face à un problème, M. Asselin ne se demande pas s’il doit réagir avec une solution de gauche ou de droite;  il tente de trouver la meilleure solution dans les circonstances, indépendamment de l’étiquette qui y sera par la suite attachée. Réponse de politicien ? Peut-être. Mais la réponse est sincère et sentie, et je suis prêt à le croire sur parole.

Sur son blogue, il se définit comme étant à droite économiquement, et à gauche socialement. Mais de son propre aveu, certains des changements économiques que lui-même et son parti prônent sont autant à gauche qu’à droite.

En conclusion, je crois me reconnaître beaucoup dans ce candidat; un idéaliste, certes, mais dont l’expérience et la sagesse l’oblige à faire preuve de plus de réalisme et moins d’utopisme (que moi). Dans un monde idéal, je voterais donc probablement pour Mme David en tant que Première Ministre, mais pour M. Asselin en tant que mon député; le mode de scrutin actuel ne le permet malheureusement pas.

À la lumière de cette rencontre, ceux qui me connaissent bien comprendront pourquoi, plus que jamais, mon cœur balance entre la société idéale que j’entrevois pour le Québec (celle prônée par Québec Solidaire), et sur ce que l’on pourra en faire à court et moyen terme.

Mon choix se précise… Plus que que 5 jours…