Je suis de ceux qui croient, malgré tout le cynisme ambiant, qu’une majeure partie des gens qui s’en vont en politique y vont d’abord et avant tout pour de bonnes raisons. Bien sûr, tous ne s’entendent pas sur la notion de bien commun; sur ce qui est mieux pour le Québec et les québécois; sur le niveau d’interventionnisme que doit exercer l’état; etc. Mais leur démarche est habituellement sincère et empreinte de bonne foi.
Tel que prévu, j’ai cassé la croûte hier midi avec M. Mario Asselin, le candidat de la CAQ dans la circonscription de Louis-Hébert. Et même si je ne peux affirmer encore être sûr à 100% de la décision que je prendrai dans l’isoloir le 7 avril, je ne crois pas que mon instinct me trompe en croyant que M. Asselin fait partie de ces gens de bonne foi qui veulent faire de la politique pour les bonnes raisons.
Ce fut une rencontre brève (environ 1 heure, top chrono), mais bien remplie. L’éducation, comme vous pouvez vous en douter, a occupé la majeure partie de nos discussions. Et ce dossier, croyez-moi, il le maîtrise très bien. Contrairement à ce que peuvent prétendre ses adversaires dans ce dossier (et les dirigeants des commissions scolaires), la CAQ a un plan bien précis pour l’abolition des commissions scolaires (et aussi des directions régionales, qui n’ont apparemment que des fonctions administratives sans impact direct sur le service donné aux élèves). Pas question de saborder le tout sans avoir un plan de remplacement concret, qui ne consiste pas en l’ajout d’une nouvelle couche de structures: on parle ici d’abolir deux niveaux de structures (les commissions scolaires et les directions régionales), pour donner plus de pouvoir (mais aussi de responsabilités et d’imputabilité) aux directions d’école et aux conseils d’établissement; bref, à ceux qui sont les plus près de la réalité et des besoins des élèves. Et ce n’est ici qu’un bref résumé de notre discussion.
Nous avons manqué de temps pour discuter des enjeux locaux, mais M. Asselin semblait avoir fait ses devoirs. Louis-Hébert est un large comté aux besoins divers, s’étendant de la Pointe-Ste-Foy à St-Augustin, en passant bien entendu par Cap-Rouge. Et son expérience acquise en tant que Conseiller senior dans l’aile parlementaire de la CAQ semble l’avoir bien préparé pour un rôle de député, et qui sait, peut-être de ministre.
Mes amis me croyant un peu fou de pencher vers un parti « de droite », je lui ai posé la question qui tue: « la CAQ, vous la placez où sur l’échiquier politique ? » Sa réponse un peu longue (mais franche et complète, comme je les aime) débute par ce qui distingue fondamentalement la CAQ du PQ et du PLQ: cette trêve sur la question nationale, qui fait en sorte que souverainistes et fédéralistes (mais tous nationalistes) reportent de 10 ans tout débat sur cette question. Il insiste sur le fait que le parti ne se ferme à aucune des deux options (signature de la constitution ou souveraineté); mais que tous les candidats se sont engagés à demeurer neutre dans ce débat pour 10 ans.
Ce qui, selon lui, définit le mieux la CAQ, c’est la prépondérance du pragmatisme dans leur approche. Lorsqu’il fait face à un problème, M. Asselin ne se demande pas s’il doit réagir avec une solution de gauche ou de droite; il tente de trouver la meilleure solution dans les circonstances, indépendamment de l’étiquette qui y sera par la suite attachée. Réponse de politicien ? Peut-être. Mais la réponse est sincère et sentie, et je suis prêt à le croire sur parole.
Sur son blogue, il se définit comme étant à droite économiquement, et à gauche socialement. Mais de son propre aveu, certains des changements économiques que lui-même et son parti prônent sont autant à gauche qu’à droite.
En conclusion, je crois me reconnaître beaucoup dans ce candidat; un idéaliste, certes, mais dont l’expérience et la sagesse l’oblige à faire preuve de plus de réalisme et moins d’utopisme (que moi). Dans un monde idéal, je voterais donc probablement pour Mme David en tant que Première Ministre, mais pour M. Asselin en tant que mon député; le mode de scrutin actuel ne le permet malheureusement pas.
À la lumière de cette rencontre, ceux qui me connaissent bien comprendront pourquoi, plus que jamais, mon cœur balance entre la société idéale que j’entrevois pour le Québec (celle prônée par Québec Solidaire), et sur ce que l’on pourra en faire à court et moyen terme.
Mon choix se précise… Plus que que 5 jours…