Archives de octobre, 2011

Chaque année, je tombe dans le même panneau: j’écoute la majeure partie du gala de l’ADISQ, pour ensuite fermer la télévision avant la fin, en beau calvaire.

« Si c’est le public qui vote, tu n’es pas content, si c’est l’Académie, tu ne l’es pas non plus… bref, t’es jamais content? », me disait ma blonde hier soir.  Faut croire que non…

Vous me traiterez de chiâleux, mais je persiste et je signe: l’ADISQ a un sérieux déficit de crédibilité qu’elle traîne depuis plusieurs années.

Soyons sérieux: Marc Dupré pour l’album pop-rock ? Un humoriste raté, un imitateur moyen, et un chanteur minable. Allo!? Alfa Rococo, Alexandre Desilets ou Alex Nevsky…n’importe quel des trois aurait mérité ce prix. (mais pas Marie-Chantal Toupin, pitié…) Fallait voir Dupré sauter de joie pour aller taper dans la main d’un chum de Marie-Mai, qui a évidemment signé la réalisation de l’album. On se doute que toutes les nombreux artisans votants de la machine Quebecor ont contribué à la victoire du gendre de René Angelil.

Ginette Reno, meilleur album pop? Loin de moi l’idée d’enlever quelconque mérite à Mme Reno, mais on est en 2011. Peut-on s’il-vous-plaît passer à autre chose et encourager les nouveaux talents? Pourquoi pas Jérôme Minière, qui mord la poussière depuis tellement longtemps?

C’est sans compter toutes les autres confusions de genre. Autant j’adore le dernier Misteur Valaire, autant je peux vous dire que ce n’est pas un album de musique électronique: c’est de l’électro-pop. Du fichtrement bon électro-pop comme il ne s’en fait pas assez au Québec, parce qu’on est probablement trop occupés à cloner nos chanteurs et groupes des années ’60 et ’70. Mais dans le genre électronique pur et simple, j’aurais donné le prix à Akido, lors de l’Autre Gala…

Éric Lapointe, interprète de l’année? J’avoue que moi-même, quand est venu le temps de voter pour ce prix décerné par le public, j’étais un peu perplexe: Richard Séguin? Bon retour, mais c’est quand même un retour… Fred Pellerin a eu mon vote, mais c’est plus un conteur qu’un interprète. Et veuillez s’il-vous-plaît ne pas me crinquez à propos de William « Je-raconte-ma-vie-banale-en-chansons » Deslauriers ou Maxime « il-est-beau-le-monsieur-hein-Henri? » Landry…

Ma solution : un équivalent « Golden Globes » !

L’ADISQ n’est pas la seule organisation décernant des prix qui est fréquemment critiquée. L’Académie des arts et sciences du cinéma l’est plus souvent qu’à son tour, pour ses choix frileux et vieux jeu. Par contre, les Oscars ont leur pendant journalistique : les Golden Globes !

Les Golden Globes sont votés par des critiques de cinéma. Et de partout à travers le globe. Des gens qui ont en vu, des films. Des tas de films. Des bons et de moins bons. Et qui n’ont pas à « encourager » leurs propres productions, comme le font des membres d’une académie, qui sont souvent soit des artisans de l’industrie, soit des producteurs en sérieux conflit d’intérêt.

Alors pourquoi ne pas faire la même chose pour la musique? À quand un gala de la musique où les décideurs seraient les critiques de musique du Québec? Et en faisant bien les choses, on n’aurait pas un nombre disproportionné de critiques de l’empire Quebecor, qui trouvent que tout ce qui sort de Musicor et des Productions J est un chef-d’oeuvre.

Bien sûr, il y aurait encore des mécontents. Mais l’ADISQ pourrait au moins souffrir le jeu des comparaisons. Et on verrait alors si les critiques répétées prononcées à l’égard de ce show de boucane sont fondées, ou l’oeuvre de simples marginaux excentriques comme l’auteur de ce blogue…

Ainsi, Charest continue de faire du surplace. Ou la girouette. En fait, je ne sais plus ce qu’il veut faire exactement… Disons qu’il commence à être dur à suivre…

Il n’y a pas très longtemps, il ne voulait pas de commission d’enquête. Trop nuisible pour le travail des policiers disait-il, d’autant plus que son UPAC faisait, selon lui, amplement le travail, pour autant qu’on lui laisse assez de temps pour faire ses preuves.

Voilà qu’il change son fusil d’épaule, et qu’il annonce une commission d’enquête, mais pas une vraie commission d’enquête; pourquoi faire simple, lorsqu’on peut faire compliqué? Aucune contrainte de comparution, aucune immunité pour les témoins ou mêmes pour les commissaires. Une patente à gosses, ont écrit certains; une patente à gosses émasculée, ont ajouté les autres.

Question de demeurer dans le sujet testiculaire, voici donc Patapouf Premier contredit son ministre de la Justice, M. Jean-Marc Fournier, qui disait que la commission telle qu’annoncée était parfaite: il vient juste d’annoncer à ses moutons (militants) réunis en congrès, que si Mme la Commissaire Charbonneau veut que la dite patente à gosses soit transformée en carosse (bref, en vraie commission d’enquête avec immunité et pouvoir de comparution), qu’elle n’avait qu’à le demander et qu’il exaucerait son souhait.

En gros: non seulement cette commission a été conçue sans bijoux de famille, mais en plus, son géniteur n’a pas assez de couilles pour lui en donner lui-même!

Les deux mains sur le volant, qu’il disait… bon Dieu, j’espère que les coussins gonflables fonctionnent encore!

Difficile de ne pas faire dans la partisanerie sur pareille question: une commission d’enquête publique est demandée depuis plus de 2 ans (la députée adéquiste Sylvie Roy en a réclamée une dès avril 2009). Et à 2 ans des prochaines élections provinciales, difficile de ne pas considérer ce virage à 180 degrés du gouvernement comme étant un « nanane » pré-électoral destiné à redorer le blason d’un vieux parti en chute libre dans les sondages, considérant que les résultats de la commission ne seront assurément connu que lorsque le gouvernement aura été ré-élu, ou défait.

Selon les prétentions répétées du gouvernement, une commission d’enquête publique aurait nui au travail des policiers; alors Charest et sa bande ont imaginé la « patente à gosses » par excellence : une commission d’enquête qui n’en est pas une, pour ne pas contraindre les témoins à comparaître. La prétention du gouvernement, qui est réfutée par pratiquement tous les analystes et spécialistes depuis l’annonce de 17 h, est que le fait de ne pas contraindre les témoins à comparaître ne nuira pas aux enquêtes; parce que dans le cas contraire, les témoignages n’auraient pu être utilisés contre les témoins en cas de poursuite.

D’abord, cet argument est vraiment tout sauf vrai. Même si les Guité, Brault et autres clowns du scandale des commandites ont témoignés devant le juge Gomery, cela ne les a pas empêché d’être accusés et déclarés coupables. En fait, le seul cas problème pour une commission d’enquête publique, c’est lorsque la seule preuve se résume au témoignage de quelqu’un se déclarant lui-même coupable lors de la commission, sans qu’il n’y ait d’autres preuves contre lui. Il aurait dans ce cas l’immunité, mais verrait sa réputation réduite à néant. Et cela ne veut pas dire que d’autres preuves ne pourraient pas être recueillies autrement, ou via d’autres témoins.

Je vois surtout dans cette annonce une idéologie qui me pue au nez: on se concentre sur les criminels faciles à atteindre, plutôt que sur la compréhension et le démantèlement d’un système complexe. Répression, plutôt que prévention. Toujours cette même insistance pour Charest d’arrêter les criminels, mais de quels criminels parle-t-on ici? Des petits exécutants trop malhabiles qui se feront coincer par l’UPAC, ou de ceux qui tirent les ficelles dans les plus hautes instances?

Si vous voulez mon avis, je me fiche un peu que quelques criminels évitent la prison, par immunité. Ce que je veux, c’est que l’on mette fin à la collusion et la corruption à la source. C’est bien beau de vouloir à tout prix guérir le bobo, mais ne pourrait-on pas prévenir, plutôt que de seulement guérir?

Mon blogue est toujours vivant!

Publié: 12 octobre 2011 dans Non-classé

Certains lecteurs m’ont demandé si mon billet d’hier était mon dernier. En le relisant ce matin, je constate qu’il pouvait effectivement donner l’impression que j’étais tanné de prendre du temps pour ce « foutu » blogue.

Bien au contraire, même si mon blogue n’attire pas autant de lecteurs que je le voudrais, que mes billets ne sont pas beaucoup partagés ou retransmis, je ne le considère pas comme une perte de mon précieux temps.

Pour un rédacteur technique qui passe la majeure partie de son temps à écrire en anglais, écrire un blogue en français me permet d’abord de maintenir mes capacités de rédaction française à un niveau appréciable. Ça m’aide également à être concis, précis; à améliorer mes capacités d’analyse; et aussi à faire évoluer mes idées, tel que je l’avais énoncé dans mon tout premier billet.

Oui, seuls les fous ne changent pas d’idée. Je suis encore bien ouvert à faire évoluer les miennes, et les vôtres, et ce blogue demeure pour le moment, un très bon moyen de le faire.

Le réel défi de tout idéaliste, c’est de demeurer optimiste et motivé. De ne jamais cesser de croire que les choses s’améliorent, même si c’est à pas de bébé et à la vitesse de la tortue.

C’est comme d’alimenter ce foutu blogue dans lequel je me suis rembarqué pour une énième fois, sachant très bien le peu de temps que j’ai à ma disposition pour ce genre de chose. En fait, du temps, je n’en ai pas vraiment pour ça. Lorsqu’on me demande comment je fais pour maintenir un blogue en vie, tout en ayant une vie de couple équilibrée; d’avoir du temps pour mes enfants; de présider le conseil d’établissement de l’école de mon plus vieux; de participer à l’amélioration du programme éducatif du CPE où vont les deux plus jeunes, en assistant à des dîners-causeries… ma réponse est toujours la même: personne n’a de temps pour ce genre de choses, mais il faut le prendre. Autrement, personne ne vous le donnera.

Prendre le temps. Le temps qui nous est donné dès notre naissance nous est compté. Et il est incroyable de voir à quel point on peut le gaspiller. Ce qui est merveilleux dans le fait de ne pas avoir de temps, c’est qu’on apprend à en maximiser l’utilisation. C’est ce qui arrive lorsqu’on a trois enfants, et que l’on passe ses week-ends à courir les arénas et les piscines: quand vient le temps de s’écraser devant la télé pour relaxer en couple, ce n’est pas pour écouter une insipide télé-réalité ou un moche film de série B. C’est pour se taper les meilleurs films, les meilleures télé-séries, les meilleurs documentaires. L’enregistreur numérique devient alors l’un de nos plus précieux allié.

Idem pour la lecture et la musique: pourquoi perdre notre temps à lire d’insipide romans surfaits, ou d’écouter l’énième album d’un groupe qui ne se réinvente jamais. On se tape des livres qui comptent, qui peuvent nous apprendre des choses, nous faire réfléchir, nous aider à voir le monde différemment; on écoute de la nouvelle musique, pas un autre clone d’AC/DC ou le 66ème album d’Iron Maiden qui ressemble à s’y méprendre au 6ème.

J’ai été voir Portishead à Montréal vendredi dernier. Mon deuxième concert cette année, le premier ayant été celui de Jaga Jazzist au Club Soda en juillet dernier. Dans les deux cas, ce fut des concerts mémorables, par des artistes marquants, au sommet de leur art. Un total divertissement, mais aussi un investissement à rendement maximal… de mon temps et de mon énergie. Avoir habité à Montréal, j’aurais aussi pu aller voir Primus, Battles et Amon Tobin, tout ça en Octobre (encore aurait-il fallu que je prenne le temps d’aller voir tout ça). Côté musique, Québec a encore des croûtes à manger en comparaison avec la métropole, mais ceci est un autre débat…

Aujourd’hui, j’ai mis à jour mon statut Facebook avec le paragraphe suivant, que j’avais longtemps mûri et préparé:

Tannés des injustices et des problèmes de la planète? Vous avez beaucoup de temps libre? Abandonnez vos romans pour des essais socio-économiques. Délaissez Occupation Double pour des émissions d’affaires publiques. Renseignez-vous avant d’aller voter. Faites du bénévolat. Et signez des pétitions en ligne. Mais surtout : ne copiez-collez pas ce message, comme tant d’autres, sur votre babillard! Un peu tanné que soit la semaine de la famille une fois par mois…

Même le nouveau messie vous l’a dit, il y a quelques années. Ses paroles ont fait le tour de la planète suite à sa mort inattendue:

Your time is limited, so don’t waste it living someone else’s life.

Je ne suis pas un fanboy d’Apple. Je reconnais le génie de l’inventeur, mais n’a jamais apprécié le culte qu’il a engendré. Reste que je suis à 100% avec lui sur celle-là. Une seule vie à vivre, qui pourrait bien se terminer demain. Pourquoi la passer à regarder des douchebags atteindre des niveaux records de stupidité avec des pétasses aussi stupides qu’insipides? Parce que c’est drôle? N’importe quoi. Martin Matte est drôle. Parce que c’est pathétique? Qu’est-ce qui est le plus pathétique entre regarder des gens perdent le précieux temps qui leur est compté, ou le perdre à les regarder faire?

Des personnes se suicident tous les jours, se plaignent tout le temps que leur vie est plate et vide de sens. Ils cherchent le bonheur dans le lit de la meilleure amie de leur blonde, plutôt que dans leur propre chambre à coucher; dans le hood de leur voiture modifiée et les interminables séances de body-building ou de bronzage.

Chers amis, votre temps est limité, alors ne le gaspiller pas à vivre la vie de quelqu’un d’autre. Pour ma part, j’ai déjà assez perdu de temps à essayer de vous convaincre. J’ai fait mes choix: à vous de faire les vôtres.