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Non pas que j’aie souvent fêté le Canada ces dernières années, mais je vois aujourd’hui encore moins de raisons qu’avant de le faire.

Le Canada, ce n’est ni un pays, ni une nation. C’est un ramassis de cultures qui ne veulent pas évoluer et se métisser avec les autres, et qui, à défaut de créer sa propre identité, copie celle de son voisin du sud (et pas nécessairement les meilleurs éléments).

Ce n’est pas un ensemble de citoyens qui veulent bâtir un projet collectif autour de valeurs communes. C’est un paquet de provinces qui, à défaut d’avoir au moins la chance de décider de ce qu’ils veulent faire, tentent d’influencer le pouvoir en place afin qu’il les courtisent et leur donnent des nananes qui satisfairont leur bonheur individuel.

Ce n’est plus le pays rassembleur, pacificateur et, dans une certaine mesure, neutre d’autrefois. C’est le cousin guerrier de l’aigle d’Amérique.

Être patriote, ce n’est pas de se complaire dans une médiocrité croissante et d’avaler toutes les couleuvres que nous servent nos dirigeants qui prétendent agir dans le meilleur de nos intérêts. C’est savoir se tenir debout et faire part de notre indignation, plutôt que de prétexter une inébranlable fierté aveugle.

Toujours fier d’être canadien ? Alors bonne fête ! Moi, à nouveau cette année et encore plus que jamais, je passe mon tour.

Déjà 4 ans que j’ai fait mon entrée dans le merveilleux monde de la politique scolaire. Mon fils aîné venait de faire son entrée à la maternelle et désirant m’impliquer dans son école, j’ai accepté d’être membre du Conseil d’établissement. Quelques semaines plus tard, je devenais le président de ce même conseil, mandat renouvelé à chaque année depuis, et pour une 5e fois il y a quelques semaines.

Disons que mon premier mandat n’a pas été de tout repos, avec une pseudo-consultation sur la fermeture de l’École des Grandes-Marées (on sait maintenant que les « dés étaient pipés » depuis belle lurette…). Les années qui suivirent m’ont amené à travailler sur le dossier de l’implantation de l’enseignement intensif de l’anglais en 6e année, mais aussi à surveiller quelques autres dossiers un peu plus épineux.

Ceux qui me connaissent savent que je suis généralement quelqu’un de consensus; qui croit aux compromis, à la discussion; qui est également optimiste de nature, et qui pense que l’on peut toujours améliorer les choses.

C’est également ces principes qui dictaient, il y a 4 ans, mon opinion sur les commissions scolaires. Monstres étatiques étaient certes un peu balourds, et méritaient probablement un bon coup de barre, mais pas qu’on y mette le feu comme voulait alors le faire l’ADQ.

Ceux qui me connaissent extrêmement bien savent maintenant que même si je demeure une personne très réformiste et « de consensus », je suis passé dans le camp des abolitionnistes des commissions scolaires.

La liste des griefs que j’ai envers les commissions scolaires (et surtout envers la Commission scolaire des Découvreurs) est très longue:

  • Manque flagrant de transparence: une lecture attentive des procès-verbaux des réunions du Conseil des commissaires montre d’ailleurs un taux anormalement élevé de discussions à huis clos.
  • Manque d’écoute et d’esprit de collaboration: la population de Cap-Rouge a longtemps réclamé des changements à l’École des Grandes-Marées, seule école offrant du secondaire à Cap-Rouge même, afin qu’elle demeure viable; les demandes ont toujours été refusées, voire mêmes ignorées.
  • Manque de proactivité: dans le dossier de l’anglais intensif, nous avons volontairement repoussé d’un an l’implantation de ce programme, afin que la CSDD nous aide à bien le préparer; c’est plutôt notre corps enseignant qui a tenu le projet à bout de bras, même au niveau de la macro-planification des programmes (transition 5e-6e).
  • Intimidation et désinformation: j’ai même su entre les branches que certains membres de l’exécutif répandaient de fausses rumeurs à mon sujet, et qu’il tentaient de semer la zizanie entre certains membres de notre Conseil d’établissement et des commissaires indépendants; plutôt impressionnant pour des élus, qui de surcroît, adoptent des programmes et mesures pour lutter contre l’intimidation dans les écoles.

Les élections scolaires

Avec un taux de participation moyen avoisinant les 8% en 2009, il ne fait nul doute que les commissaires élus ont peu ou pas de légitimité. Et qu’ils peuvent agir à leur guise, sans compter qu’avec un tel taux de participation, une équipe bien organisée peut facilement faire sortir le vote en sa faveur. Bref, le résultat est un pallier de « gouvernement » digne d’une république de bananes.

La dernière réforme a vu le nombre de commissaires diminuer de moitié, et l’apparition d’un suffrage universel pour l’élection du président. À défaut de voir les commissions scolaires disparaître, on pourrait s’attendre à ce qu’un vent de changement s’amène au sein des conseils de commissaires, ébranlant le statu quo et mettant fin aux pratiques obscures de certains présidents de commissions scolaires ayant souvent une trop grande proximité avec la direction générale.

Mais la clé d’un tel changement réside aussi dans une hausse du taux de participation, qui aurait été facile à obtenir en jumelant les élections scolaires avec les dernières élections municipales. On aurait aussi alors pu sauver des coûts. Le précédent gouvernement a raté cette belle occasion.

C’est pourquoi, depuis quelques semaines, j’invite tout mon entourage à voter. En grand nombre. Pour des candidats indépendants qui veulent changer les choses (car il y en a, croyez-moi…).

Mais il y a un os…

Le dilemme libéral

C’est archiconnu: le parti Libéral du Québec compte dans ses membres un grand nombre de commissaires et de directeurs de commissions scolaires. Les conseils de commissaires sont même vus, par certains, comme étant un « Boys Club » du parti, un tremplin vers un rôle de candidat et, éventuellement, de député ou même de ministre.

Le ministre Bolduc est toutefois conscient du manque de légitimité actuelle du processus d’élections scolaires. Mais plutôt que de proposer une abolition ou une réforme complète, il soumet la question à un « référendum », en quelque sorte: le taux de participation déterminera l’avenir des commissions scolaires. Comprenez-vous maintenant un peu mieux mon dilemme ?

Si je vote, j’encourage le maintien de la structure actuelle.

Si je ne vote pas, je risque fort de maintenir en place des ardents défenseurs de la structure actuelle.

N’ayant pas trop confiance en une abolition par les libéraux et sachant qu’un tel processus pourrait prendre du temps, je vais donc voter le 26 octobre par anticipation (ou le 2 novembre), pour des candidats indépendants.

Un dernier mot sur les candidats indépendants

Bien qu’on mette souvent tous les commissaires dans le même panier, sachez qu’il en existe encore qui sont là pour les vraies raisons: le bien-être des élèves, et une bonne gestion des taxes scolaires payées par tous les citoyens propriétaires. Et que parmi ces commissaires (et candidats) indépendants, nombreux sont ceux qui souhaitent ardemment une réforme complète, voire même l’abolition des commissions scolaires.

Si vous recevez la visite ou un téléphone d’un candidat indépendant, veuillez l’accueillir avec respect: il veut comme vous améliorer les choses, maximiser les services offerts aux élèves, et alléger la structure. Et allez voter le 2 novembre.

  • 52 ou 53 libéraux, et non 70, soit 42% des 125 députés de l’Assemblée Nationale.
  • 31 péquistes, soit un de plus des 30 réels (25% des votes).
  • 29 caquistes et non 22 (23%).
  • 10 solidaires, soit 3 fois plus que les 3 actuels (8%).
  • 2 ou 3 députés indépendants, ONistes, conservateurs, autonomistes ou verts (2%).

Donc, un  gouvernement libéral minoritaire, qui serait forcé de faire une coalition avec les caquistes ou les solidaires.

Quelques questions :

  • S’il n’y avait pas eu de détournement de la part du PLQ, pour transformer cette élection en élection référendaire dans les premières semaines de la campagne, juste avant le vote par anticipation: le score du PLQ aurait-il été le même ?
  • À 35% d’appui dans les sondages sur la question référendaire, y’a-t-il autant de monde qui pensent que le PQ aurait été assez stupide pour faire un référendum perdant ?
  • Quand la Commission Charbonneau révélera que le PLQ et le PQ ont fortement magouillé pour le financement de leurs partis respectifs, est-ce que les votants de ces partis seront encore convaincus d’avoir fait le bon choix ?
  • Quand vous serez encore en train d’attendre dans les salles d’attente; que vos écoles manqueront d’orthopédagogues pendant que les commissaires se taperont des séances avec champagne et caviar; qu’il y aura encore trop de fonctionnaires dans les bureaux et pas suffisamment de personnes qui vous dispenseront des services: pensez-vous vraiment que vous pourrez revenir sur votre décision ?

Quelques rares bonnes nouvelles :

  • QS et la CAQ ont vu leur nombre de députés augmenter.
  • Pauline Marois ne sera plus un facteur incitant les électeurs à faire un choix irréfléchi uniquement pour la battre.
  • Le PQ a 4 ans pour se reconstruire ou se détruire (j’hésite encore sur la meilleure option d’un point de vue démocratique).
  • La Commission Charbonneau fera bientôt rire jaune plusieurs électeurs mal informés ou totalement aveuglés par la partisanerie.

Maintenant, les mauvaises nouvelles :

  • La réforme du mode de scrutin n’est clairement pas pour tout de suite.
  • Les commissions scolaires, avec leurs nombreux présidents militants libéraux, ne sont pas près de disparaître.
  • La classe moyenne n’a pas fini de se faire saigner à bloc; et les oligarques continueront d’en profiter haut la main.
  • Barette va pouvoir « justifier » sa prime de départ auprès de ses anciens collègues.
  • L’éducation va continuer de devenir de plus en plus cher: quoi de mieux pour contrôler les gens que de les empêcher d’être bien éduquer et bien informés ?
  • Le NPD Québec arrivera bientôt dans la province, grugeant en passant du vote libéral, mais surtout du vote chez Québec Solidaire, question de maintenir le PLQ au pouvoir un autre 4 ans.
  • On échange une Première Ministre dont le mari a une éthique élastique et douteuse, pour un Premier Ministre qui a lui-même une éthique élastique et douteuse.
  • Le ROC va continuer de pouvoir rire de nous autres, comme d’habitude…

 

Je suis de ceux qui croient, malgré tout le cynisme ambiant, qu’une majeure partie des gens qui s’en vont en politique y vont d’abord et avant tout pour de bonnes raisons. Bien sûr, tous ne s’entendent pas sur la notion de bien commun; sur ce qui est mieux pour le Québec et les québécois; sur le niveau d’interventionnisme que doit exercer l’état; etc. Mais leur démarche est habituellement sincère et empreinte de bonne foi.

Tel que prévu, j’ai cassé la croûte hier midi avec M. Mario Asselin, le candidat de la CAQ dans la circonscription de Louis-Hébert. Et même si je ne peux affirmer encore être sûr à 100% de la décision que je prendrai dans l’isoloir le 7 avril, je ne crois pas que mon instinct me trompe en croyant que M. Asselin fait partie de ces gens de bonne foi qui veulent faire de la politique pour les bonnes raisons.

Ce fut une rencontre brève (environ 1 heure, top chrono), mais bien remplie. L’éducation, comme vous pouvez vous en douter, a occupé la majeure partie de nos discussions. Et ce dossier, croyez-moi, il le maîtrise très bien. Contrairement à ce que peuvent prétendre ses adversaires dans ce dossier (et les dirigeants des commissions scolaires), la CAQ a un plan bien précis pour l’abolition des commissions scolaires (et aussi des directions régionales, qui n’ont apparemment que des fonctions administratives sans impact direct sur le service donné aux élèves). Pas question de saborder le tout sans avoir un plan de remplacement concret, qui ne consiste pas en l’ajout d’une nouvelle couche de structures: on parle ici d’abolir deux niveaux de structures (les commissions scolaires et les directions régionales), pour donner plus de pouvoir (mais aussi de responsabilités et d’imputabilité) aux directions d’école et aux conseils d’établissement; bref, à ceux qui sont les plus près de la réalité et des besoins des élèves. Et ce n’est ici qu’un bref résumé de notre discussion.

Nous avons manqué de temps pour discuter des enjeux locaux, mais M. Asselin semblait avoir fait ses devoirs. Louis-Hébert est un large comté aux besoins divers, s’étendant de la Pointe-Ste-Foy à St-Augustin, en passant bien entendu par Cap-Rouge. Et son expérience acquise en tant que Conseiller senior dans l’aile parlementaire de la CAQ semble l’avoir bien préparé pour un rôle de député, et qui sait, peut-être de ministre.

Mes amis me croyant un peu fou de pencher vers un parti « de droite », je lui ai posé la question qui tue: « la CAQ, vous la placez où sur l’échiquier politique ? » Sa réponse un peu longue (mais franche et complète, comme je les aime) débute par ce qui distingue fondamentalement la CAQ du PQ et du PLQ: cette trêve sur la question nationale, qui fait en sorte que souverainistes et fédéralistes (mais tous nationalistes) reportent de 10 ans tout débat sur cette question. Il insiste sur le fait que le parti ne se ferme à aucune des deux options (signature de la constitution ou souveraineté); mais que tous les candidats se sont engagés à demeurer neutre dans ce débat pour 10 ans.

Ce qui, selon lui, définit le mieux la CAQ, c’est la prépondérance du pragmatisme dans leur approche. Lorsqu’il fait face à un problème, M. Asselin ne se demande pas s’il doit réagir avec une solution de gauche ou de droite;  il tente de trouver la meilleure solution dans les circonstances, indépendamment de l’étiquette qui y sera par la suite attachée. Réponse de politicien ? Peut-être. Mais la réponse est sincère et sentie, et je suis prêt à le croire sur parole.

Sur son blogue, il se définit comme étant à droite économiquement, et à gauche socialement. Mais de son propre aveu, certains des changements économiques que lui-même et son parti prônent sont autant à gauche qu’à droite.

En conclusion, je crois me reconnaître beaucoup dans ce candidat; un idéaliste, certes, mais dont l’expérience et la sagesse l’oblige à faire preuve de plus de réalisme et moins d’utopisme (que moi). Dans un monde idéal, je voterais donc probablement pour Mme David en tant que Première Ministre, mais pour M. Asselin en tant que mon député; le mode de scrutin actuel ne le permet malheureusement pas.

À la lumière de cette rencontre, ceux qui me connaissent bien comprendront pourquoi, plus que jamais, mon cœur balance entre la société idéale que j’entrevois pour le Québec (celle prônée par Québec Solidaire), et sur ce que l’on pourra en faire à court et moyen terme.

Mon choix se précise… Plus que que 5 jours…

Pendant que Janette a peur de l’intégrisme, Philippe a peur de la grande conspiration péquiste

Pendant ce temps, les autres partis tentent de rehausser le niveau du débat, et de nous faire connaître leur programme.

Entre deux choix, mon cœur balance

Pour la première fois depuis belle lurette, je n’aurai pas voté par anticipation. Car mon cœur balance entre de profondes convictions (principalement représentées par Québec Solidaire) et des enjeux plus terre à terre, près de mon quotidien. Car dans ma circonscription de Louis-Hébert, c’est un candidat caquiste qui attire mon attention.

Ceux qui me connaissent bien savent à quel point l’éducation est une question qui me préoccupe grandement. Président d’un Conseil d’établissement depuis bientôt 4 ans, mon implication m’a permis de mieux connaître les Commissions scolaires. J’avais entendu bien des choses à leur sujet, mais rien ne m’avait préparé au constat que je fais aujourd’hui: je crois malheureusement qu’il sera impossible de les réformer et de les rendre plus efficace. Ce palier de gouvernement est non seulement inefficace, mais il est en plus totalement sclérosé et contrôlé par une trop grande majorité de commissaires qui, malgré le fait qu’ils affichent une certaine indépendance, ont une trop grande proximité avec le pouvoir en place. Le taux de participation de 7% aux élections scolaires n’est pas tout à fait étranger à cet état de fait.

Je reviens donc à Louis-Hébert et le candidat caquiste qui y demande un mandat de député auprès de la population. Mario Asselin est un ancien directeur d’école, et un ardent partisan de l’école autonome. Je l’ai contacté pour en savoir plus, et il m’a référé à un ancien billet de son blogue, en plus de m’offrir de le rencontrer pour en discuter.

C’est ainsi que je laisserai « courtiser » par la CAQ demain midi, dans un petit restaurant près de chez moi, tout en apprenant davantage sur l’alternative caquiste aux commissions scolaires.

La suite dans quelques jours…

Des exemples de mauvaises raisons de voter pour un candidat/parti donné:

  • Voter contre, plutôt que pour. Si on gagne, on n’obtient pas notre premier choix; si on perd, c’est la plupart du temps une double défaite.
  • Voter en suivant les sondages. On donne alors raison aux sondages commandés par certains médias ou partis, et en prime, on est parfois surpris de voir que ces mêmes sondages ne reflètent pas la réalité.
  • Voter pour des raisons historiques. Je sais que vais ici toucher une corde sensible chez certains de mes proches, mais voter pour un parti parce que la mère, le grand-père ou l’oncle était dans ce parti et qu’il a fait de bonnes choses pour le Québec à ce moment-là, c’est une mauvaise raison. Il est où, le PQ de René Lévesque ? Le PLQ de Jean Lesage ? Je regrette, mais le PLQ de l’ère Charest a peu à voir avec celui de l’ère Lesage ou Bourassa. Et le PQ de Pauline n’a plus grand chose à voir avec celui de Lévesque…
  • Voter avec la peur au ventre. Vous avez peur de la souveraineté ? De PKP ? De la montée de la droite ? De l’intégrisme ? Il ne faut pas nier ces peurs, mais les canaliser et tenter de les rationnaliser. Quel est le risque que la chose appréhendée se produise réellement ? Quel serait son impact ? Combien pèse-t-il dans la balance par rapport au reste ? (Soyons sérieux: le prochain référendum sera visiblement le dernier; faudra donc le gagner, alors je doute qu’on ait droit à un référendum dans un avenir rapproché si vous voulez mon avis…)
  • Voter sans s’informer. Je ne comprendrai jamais pourquoi l’un des comtés les moins bien nantis de Québec (Vanier) a été le premier de la région à élire un candidat de l’ADQ (parti qui à l’époque n’était pas très tendre et généreux envers les assistés sociaux, et pour qui les politiques sociales n’étaient clairement pas une priorité). Visiblement, certains électeurs devraient prendre plus de temps pour analyser les programmes des partis et les enjeux privilégiés par leurs candidats locaux, plutôt que de se concentrer sur les chefs partis, leurs lignes « punchées » qui passent au bulletin de nouvelles et l’opinion du gars à la radio (désolé, j’pouvais pas m’en empêcher…). On pourrait aussi parler de tous ces progressistes qui avalent des couleuvres à chaque année pour éviter d’élire un gouvernement souverainiste…

Quelques suggestions pour un vote juste et éclairé :

  • s’informer en utilisant des sources variées de diverses provenances (le Journal de Québec et le TVA Nouvelles étant un exemple de source variées, mais pas de « provenances diverses »…)
  • débattre avec des amis, des proches et idéalement des personnes qui ne partagent pas les mêmes opinions que vous, toujours dans le respect; ne pas avoir peur de changer d’idée (seuls les fous ne changent pas d’idée, semble-t-il…)
  • se rappeler qu’on élit d’abord et avant tout un candidat qui va nous représenter à l’Assemblée Nationale sur des enjeux provinciaux, certes, mais aussi locaux
  • voir une élection comme une bonne occasion de se remettre en question, par rapport à nos valeurs et convictions
  • ne pas hésiter, dans tout ce processus rationnel et réfléchit, à laisser un peu de place pour son coeur…

Vous n’êtes pas tannés de vous faire dire pour qui voter, à coup de sondages aux questions tendancieuses et aux résultats non-probabilistes ?

De vous faire dire une chose et son contraire par l’un et par l’autre ? Qu’on vous fasse peur avec des épouvantails et des chimères ? D’assister à des campagnes de salissage mutuel qui ne font qu’abaisser le niveau des débats ?

Vous ne vous trouvez pas encore assez caves ?

Allez-y, votez pour ces vieux dinosaures que sont le PQ et le PLQ et rien de changera, encore ! Ne venez pas vous lamenter durant les 4 prochaines années, par contre! Et ne vous plaignez pas du manque d’alternatives !

Cessez seulement de voir les élections comme un examen à lequel il faut donner LA bonne réponse. Car s’il y a plusieurs bonnes réponses, il n’y en qu’une mauvaise: celle de voter pour les mauvaises raisons.

Y’en a marre !!! (des médias, des vieux partis, etc.)


* « Vous êtes pas écœurés de mourir bande de caves !  » – Claude Péloquin, poète, écrivain, chanteur, scénariste et réalisateur québécois

Visiblement, les campagnes électorales au Québec se suivent et se ressemblent…

Le PLQ dit: « Attention, le PQ veut séparer le Québec du Canada ! » (comme si c’était nouveau…)

Le PQ dit: « Attention, le PLQ veut rouvrir la constitution sans consulter la population ! » (ce qui serait quand même surprenant)

Le PLQ dit aussi : « Sur la question constitutionnelle, on est comme la CAQ, on veut pas en parler… » (on vient d’en parler pendant 10 jours, mais ça ne compte pas)

Le PLQ se ravise : « Finalement, on n’est pas tout à fait comme la CAQ, parce que Legault est un souverainiste qui s’ignore ! » (…)

Quand va-t-on finir par parler des « vraies affaires » ? Tsé, genre:

  • de santé
  • d’éducation
  • d’environnement
  • d’économie

Et je mets l’économie volontairement en dernier, car je trouve qu’on en parle toujours trop (difficile de nos jours de parler de santé, d’éducation, ou d’environnement, sans en venir à parler d’économie). Certains diront qu’on en parle pas assez, mais je dirais plutôt qu’on en parle mal, ou qu’on ne parle pas assez des choses qui importent vraiment en matière d’économie.

Bref, la campagne est présentement d’un ennui mortel et je ne serais pas surpris de voir le taux de participation chuter drastiquement…

(prochain billet: ma liste d’épicerie pour un vote garanti !)

En cette ère où l’objectivité semble être en voie d’extinction, je suis sûr que mon dernier billet vous a paru comme étant une profession de foi péquiste et un signe de mon retour dans les rangs péquistes. C’est bien mal me connaître…

Je le dis et le redis: le PQ a perdu toute chance de ravoir mon vote le jour où il a renié la volonté de René Lévesque de réformer le mode de scrutin. En bon souverainiste, il est évident que j’accueille l’arrivée de PKP au PQ comme une bonne nouvelle, même si je ressens quelques inquiétudes, notamment par rapport à sa vision de l’État et de l’économie, et sa grande influence médiatique. Et comme je l’ai écrit dans mon précédent billet, l’arrivée de PKP risque de profiter principalement à Québec Solidaire, un vrai de vrai parti progressiste (même s’il est peut-être un peu trop à gauche et pas suffisamment pragmatique… faut choisir ses batailles!).

Je suis de ceux qui croient que le Québec ne pourrait pas faire pire s’il se séparerait du Canada, même sur le plan économique. Et si quelqu’un peut en faire la démonstration avec un certain niveau de crédibilité, c’est bien Pierre-Karl Péladeau.