Avec tout ce que j’entends depuis une semaine, personnellement, si c’est pour se faire dans de telles conditions, je n’en veux plus d’amphithéâtre. Qu’il soit multifonctionnel ou uniquement dédié au hockey. Et au diable les Nordiques, je deviendrai un fan des Remparts!
Non mais je rêve ou quoi? Dans certains pays, les gens sortent dans les rues, au péril de leurs vies, pour réclamer plus de justice, d’équité, de respect, de démocratie; remarquez que l’on pourrait débattre des réels intérêts derrière le printemps arabe, mais gardons ceci pour une autre chronique.
Ici, on est prêt à mettre tout ça de côté pour un colisée et une équipe de hockey. Au diable l’état de droit, au diable la démocratie parlementaire. Vive le populisme, le hockey et la pseudo-liberté! Du pain et des jeux!
Appelons un chat un chat, et un chien un chien: le projet de loi du maire Labeaume vient donner un cadre légal à ce qui ne l’est peut-être pas complètement. C’est une boîte de Pandore incroyable qui s’ouvre ici pour toutes les administrations municipales. Vous avez un projet rentable, mais qui fera chier des tas de gens… n’ayez crainte: faites-vous adopter une loi-Labeaume à l’Assemblée nationale et tout sera réglé. Que les préoccupations des citoyens soient légitimes ou pas, peu importe.
Et de grâce, lâchez-moi avec l’argument de l’agenda caché de De Belleval: que Bell, le syndicat des employés d’Expo-cité ou la reine d’Angleterre tirent les ficelles derrière, je m’en contre-fiche. Ce qui m’intéresse, ce sont les faits et les raisons invoquées. Et d’après ce que j’ai encore lu cette semaine, ces faits et raisons sont tout à fait valables.
Si le projet n’est pas rentable, et qu’il devient source de fierté pour la ville, je n’ai pas de problème avec ça. Mais je veux le savoir maintenant. Si mes taxes et mes impôts vont servir à enrichir quelqu’un qui méprise les travailleurs et l’accès à de l’information de qualité, je veux être certain que PKP ne démontre pas le même mépris envers celui qui le permettra d’engranger des profits, que ce soit directement avec le club de Hockey ou via ses plate-formes médias. Ce sera ensuite à nous de montrer ou pas notre accord lors des prochaines élections municipales, même s’il sera alors trop tard pour reculer: car c’est étrangement à nous d’assumer le risque. Encore un autre bel exemple de socialisation des coûts, et de capitalisation des profits.
En attendant, M. Labeaume peut-il au moins avoir la décence de montrer patte blanche, plutôt que d’exiger un chèque en blanc de notre part?