Archives de juin, 2011

C’est bien la politique, mais il fait bien de prendre une pause de la débandade du PQ, des malversations des libéraux, du plan machiavélique de Harper pour la domination du monde (euh… du Canada), et de l’improvisation de Labeaume dans le dossier de la gestion de l’amphithéâtre, pour parler de sujets plus légers. Comme de musique par exemple! 🙂

Voici donc les nouveautés 2011 qui ont fait vibrer les écouteurs de mon iPod et les hauts-parleurs de ma voiture depuis le début de 2011.

Radiohead: The King of Limbs

Thom Yorke et sa bande ont pris tout le monde par surprise en annonçant la parution de leur nouvel album… une semaine à l’avance! La nouvelle galette du groupe est encore plus teintée d’électro que les précédents albums du groupe, mais quand même moins que The Eraser, album solo de Yorke paru entre Hail to the Thief et In Rainbows.

Le résultat est un album sombre et très dense, qui requiert plus d’une écoute pour être bien apprécié, ce qui est habituel dans le cas de Radiohead, mais encore plus vrai ici.

Personnellement, je le digère encore: c’est long, mais je sens que ça va finir par passer. Et j’attends avec impatience les autres titres produits durant les mêmes sessions d’enregistrement, qui paraîtront officiellement bientôt et qui s’annoncent très très intéressants

The Dears: Degeneration Street

Les fans du groupe ont pu suivre via Facebook et Tweeter toutes les étapes de cet album fort attendu, qui marquait le retour de plusieurs membres originaux. Le résultat n’est pas mauvais, mais je sens que le groupe commence à tourner un peu en rond: peu de nouveauté au menu, même s’ils maîtrisent parfaitement le genre « pop noir romantique » qu’ils ont forgé dès leurs deux premiers albums (Degeneration Street étant leur 5ième). En résumé, il s’agit pour moi d’un album charnière: le prochain dictera si j’accroche, ou je décroche.

Miles Davis: Bitches Brew Live

Toujours impressionnant de voir que plusieurs années après la mort d’un artiste, il existe encore des enregistrements inédits et pertinents qui n’ont encore été entendus par le commun des mortels. C’est le cas des deux concerts regroupés sur l’album Bitches Brew Live qui mettent en vedette un Davis au tout début de la petite révolution qu’il amorçait dans le monde du jazz au début des années ’70.

Le premier concert, celui du Newport Jazz Festival en juillet ’69, précède l’album Bitches Brew, et inclut la toute première version enregistrée de Miles Run the Doodoo Down, ainsi qu’une version plus électrique de Sanctuary qui se retrouvera sur l’album 9 mois plus tard. Le second, celui donné au festival rock de Isle of Wight, en août 1970, est un petit bijou: imaginez la gueule des festivaliers de l’époque, se faisant balancer du jazz un peu thrash pour l’époque, tel un Marty McFly jouant Johnny Begood à un public médusé de 1955!

Vivement recommandé pour les amateurs de jazz fusion… et de Miles Davis !

Amon Tobin: ISAM – Control Over Nature

Par où commencer avec cet album…

D’abord, il s’agit entièrement d’un album concept, qui pousse encore plus loin la recette qui constitue la marque de commerce de Tobin: celle du maître de l’échantillonnage. Mais oubliez le drum and bass jazz des premiers albums: le plus célèbre des DJ brésiliens est maintenant rendu ailleurs, « Out from Out Where » pour citer le titre de son troisième album en tant que Amon Tobin.

Cette fois, les échantillons utilisés ont été altérés à l’extrême afin d’être méconnaissables. Musicalement, le tout est un peu dur pour les amateurs de musique populaire. Mais pour les autres, c’est un voyage sonore fascinant que l’on passe pendant une heure, à se laisser emporter dans cet univers sombre et un peu chaotique.

En marge de la création de l’album, Tobin s’est associé avec une artiste visuelle nommée Tessa Farmer. Le résultat : une exposition permanente et un superbe livre de photos qui accompagnent merveilleusement l’album, pour autant qu’on se le procure en édition deluxe.

Amon Tobin ouvrait le festival Mutek de Montréal le 1er juin dernier. Comme vous pouvez le voir dans le vidéo qui suit, le show a dû être vraiment spectaculaire!!!

Battles: Gloss Drop

Mon album préféré de 2011 à date. Point à la ligne. Technique, rythmé, inventif. Un furieux mélange de néo-prog-rock et de musique dansante. Sérieusement: le batteur est une vraie machine!!! (il s’agit de John Stanier, ex-Helmet et aussi membre de Tomahawk, l’une des nombreuses formations de rock expérimental de Mike Patton).

Et pour ceux qui avaient été rebuttés par les voix de chimpmunks du premier album, soyez rassurés : que de vraies collaborations vocales cette fois, notamment avec Gary Numan (oui oui, LE Gary Numan) et la chanteuse de Blonde Redhead. Le départ du chanteur et multi-instrumentaliste Tyundai Braxton aura donc été bénéfique pour le groupe, même si personnellement, les voix bizarres ne me dérangeaient pas du tout, mais surtout parce que la formule trio rend la musique légèrement moins dense à l’écoute.

À découvrir!

Galaxie: Tigre et Diesel

Fallait bien un peu de franco, bien que cet album ne m’a pas autant accroché que les autres. En fait, ma déception par rapport à « Tigre et Diesel » vient probablement du fait que j’ai vraiment accroché fort sur « Le temps au point mort », effort précédent du groupe, qui s’appelait alors Galaxie 500. N’empêche qu’il est difficile de ne pas taper du pied en voiture en écoutant « Piste 01 » fort… très fort! Bien que le genre rock-disto-électro commence à dater un peu, c’est rafraîchissant d’entendre le tout en français. Ne boudez pas votre plaisir, ça reste un très bon album!

Ce qu’il y a de merveilleux avec WordPress, c’est qu’on peut écrire des billets et planifier leur publication longtemps à l’avance. Je vais donc pouvoir vous en envoyer quelques petites vites ici et là, sans même lever le petit doigt.

Ça date déjà d’un mois, mais je n’avais pas eu le temps d’élaborer sur le sujet…

Martineau faisait suite à un article de David Descoteaux de la chaîne Argent et qui disait en gros que la force de la gauche était de pouvoir toucher le coeur des gens. Bien que je trouve le tout un peu réducteur (comme si la gauche n’était représentée que par des rêveurs idéalistes qui ne savent pas compter), je trouve l’idée intéressante.

Avec sur le flanc gauche, une gauche qui essaie de se recentrer pour être plus efficace (Lisée et Legault, pas nécessairement ensemble…), il y aurait ainsi donc un désir de la droite de se rapproche du centre, en étant plus « sentimentale ».

Si cela peut résulter en davantage d’opportunités de consensus, et que ce n’est pas un stratagème démagogique pour endormir la populace peu politisée, tant mieux!

Les médias continuent avec plaisir à tordre le fer dans la plaie du PQ ces jours-ci; je ne fais malheureusement pas exception à la règle, et bien que je veuille parler d’autre chose avant de partir en vacances, je ne peux passer à côté d’une nouvelle que j’ai apprise lundi. Il s’agit en fait d’une lettre ouverte qui est tout autant révélatrice de la crise au PQ que les démissions des dernières semaines.

Cette lettre ouverte vient de Paul Cliche, membre fondateur du Mouvement pour une démocratie nouvelle. Ancien journaliste et maintenant également membre de Québec Solidaire, M. Cliche milite depuis fort longtemps pour une réforme du mode de scrutin vers une proportionnelle complète ou mixte.

Je cite ici l’ouverture de la lettre, qui contient l’essentiel du propos:

Suite au récent congrès du PQ, la proposition de réformer le mode de scrutin ne fait plus partie du programme de la formation souverainiste pour la première fois depuis 42 ans.

Pour la première fois depuis 42 ans? Si je me fie à la lettre de M. Cliche, même ce cher René Lévesque militait ardemment pour cette proposition. Et avec raison, puisqu’il s’agit d’une authentique action social-démocrate, une vraie manière de redonner au citoyen son pouvoir politique.

Les habitués de ce blogue savent à quel point cette mesure me tient à coeur. Ceux qui suivent attentivement la politique québécoise savent également que le PQ n’en est pas à son premier écart en matière de social-démocratie.

Si le PQ, qui se cherche tant ces jours-ci, n’arrive plus à se définir comme un parti social démocrate et qu’il met le pied sur le frein de la souveraineté, que lui reste-t-il de distinctif par rapport aux Libéraux de Jean Charest? Si le PQ semble moins proche des lobbys financiers et d’entreprises, il l’est davantage des grandes « corporations » syndicales. Bref, il incarne de moins en moins cette manière différente et moderne de faire de la politique qui est tant recherchée par les citoyens cyniques à la recherche de vrais représentants de leurs intérêts. Une alternative aux politiques partisanes et populistes qui ont été dénoncées par certains députés démissionnaires comme Louise Beaudoin, et qui sont fort bien illustrées par le projet de loi Labeaume sur la gestion de l’amphithéâtre.

N’allez pas croire que tout est plus beau chez les Libéraux; le débat y fait également rage, mais de manière plus discrète. Et les libéraux n’ont pas l’habitude de laver leur linge sale en public. Et question « vieille manière de faire de la politique », les troupes de Jean Charest sont passés maître en la matière.

Bref, en ce qui me concerne, le PQ n’aura pas mon vote aux prochaines élections; probablement pas non plus aux suivantes. Pas tant qu’il n’aura pas retrouvé cet idéal de social-démocratie. Et contrairement à ce que pense Madame Marois, il existe d’autres options pour les indépendantistes. Québec Solidaire est un vrai parti social-démocrate indépendantiste, qui pense d’abord en terme de projet de société, puis de souveraineté comme étant un outil permettant d’aider à la réalisation de ce projet. Probablement ce qu’incarnait le PQ des années ’70, avant de perdre le contact avec les priorités de la population. Et je suis de plus en plus convaincu que la souveraineté sera plus facile à faire avec une coalition multipartite, qu’avec un seul véhicule politique. Ce sera donc un vote pour QS ou pour Legault, tout dépendant de la qualité du candidat qui se présentera dans mon comté. Le nom de Pascal-Pierre Paillé (ancien du Bloc) a fait surface cette semaine, comme candidat caquiste potentiel…

Sur l’avenir du PQ

Puisqu’il s’agit d’un de mes derniers billets avant les vacances, je me permet quelques prédictions au sujet de l’avenir du PQ. D’abord, je ne suis pas convaincu que le PQ soit à l’article de la mort. Les partis politiques peuvent autant faire figure d’étoiles filantes que de phénix: s’ils ne disparaissent pas rapidement après leur création, ils renaissent parfois de leurs cendres au moment où l’on s’en attend le moins.

Le PQ a à mon avis deux options assurer sa survie à court terme: la radicalisation ou le recentrage.

La radicalisation permettrait de consolider les forces souverainistes et de clarifier les choses une fois pour toutes. Objectif numéro 1 : l’indépendance et référendum dès le premier mandat. Avantages: fin de la confusion et stabilité d’ici aux prochaines élections. Désavantages: bien que l’élection d’un Harper majoritaire ait fouetté les troupes souverainistes, la majeure partie de la population ne voit pas l’urgence, ni la nécessité de l’option. Le parti en ressortirait donc plus solide au niveau organisationnel, mais affaibli en terme de représentation. Je doute même qu’il puisse atteindre le pouvoir rapidement dans ces conditions, surtout avec Legault prêt à se lancer dans la course.

Le recentrage ferait nécessairement fuir les radicaux, mais limiterait l’hémorragie vers les caquistes de Legault. Mais il faudrait un recentrage clair et efficace: au centre gauche, entre Khadir et Legault, avec un référendum dans un deuxième mandat. Encore là, il faut un énoncé clair sur la question référendaire et un appui unanime des députés et militants.

Dans les deux cas, deux observateurs suivront la situation de près. Charest espère probablement que le PQ ne s’affaiblira pas trop; je le trouve d’ailleurs plutôt discret sur la question ces jours-ci. Probablement parce qu’il sait qu’un PQ trop faible enverra beaucoup de monde et de votes chez Legault, alors qu’il préférerait diviser pour mieux régner (parlez-en à Stephen Harper).

Et si Legault fait la même lecture que Charest, il se doit de multiplier les rencontres avec les péquistes mécontents et de se préparer rapidement à mettre sur pied son nouveau parti. La fusion avec l’ADQ semble de moins en moins probable, puisque Legault ne semble pas apprécier la proximité du parti avec les clowns du Réseau Liberté-Québec. Créer un parti politique demande temps et argent, surtout à partir de zéro, alors Legault n’a pas de temps à perdre.

C’est le temps des vacances!

Je risque d’être beaucoup moins loquace dans les deux prochains mois. À cause des vacances, certes, mais je veux m’inspirer d’autres blogues et en arriver à une formule plus régulière. Avec des thématiques (ex. lundi politique, mercredi musique, vendredi philosophie), par exemple. Je vais donc profiter de l’été pour penser à tout ça, mais je me réserve le droit de revenir polluer vos boîtes de courriels ou vos fils de message Facebook durant cette période. Je prépare d’ailleurs un petit résumé de mes coups de coeur musicaux du début de 2011.

Bon été et merci de passer un peu de temps pour lire chacun de mes billets!

… et j’ai nommé Avenged Sevenfold! Méchant risque avec un groupe métal populaire, qui est déjà venu à Québec, capitale nord-américaine du métal, et considérant le nombre de laisser-passer entre les mains de fans de Metallica… misère…

Lu dans le Le Soleil ce matin:

C’est l’année prochaine qu’on avait prévu de vendre [tous les laissez-passer] à l’intérieur de deux semaines. On est donc comme une année d’avance sur nos objectifs, ce qui nous donne du gaz pour continuer à prendre des risques et continuer à garantir que, pour plusieurs années, il y aura des contenus de programmation forts.

Ces paroles sont celles de Daniel Gélinas, au sujet de la programmation du Festival d’été de Québec.

Continuer à prendre des risques?! Il pourrait programmer Metallica sur les Plaines à tous les étés et vendre tous ses macarons aussi rapidement. Elton John coûte peut-être une beurrée aux organisateurs, mais je peux vous garantir que les Plaines seront pleines. Éric Lapointe, Pag, Ferland, Simple Plan, Marie-Mai… pas trop risqué non plus. Peut-être Ben Harper, mais c’est tellement rock et accessible. Et juste à coller une grosse affiche « ancien de CCR » à côté du nom de John Fogerty pour garantir une autre soirée achalandée.

Vous voulez du risque? Sortez le public de la vieille capitale de sa zone de confort! Autre chose que de la pop mielleuse, du métal et du rock accessible. Un gros show de techno ou de DJ sur les plaines, ça, ce serait risqué! Ou une vraie exclusivité, comme semblait l’être Rammstein l’an dernier avant qu’ils ne programment un concert du groupe aussi à Montréal.

J’ai bien hâte de savoir qui sera sur les Plaines le 14 juillet, mais parions que ce sera un autre choix très risqué…

C’est paru dans le Journal de Québec ce matin. Un sondage met en évidence la crainte de nombreux citoyens que le projet de construction d’un amphithéâtre combiné au retour des Nordiques n’ait été sérieusement compromis par MM. Khadir et de Belleval. Notez qu’il y a un grand absent au sondage : le grand patron de Quebecor lui-même! 🙂

D’abord, permettez-moi d’être sceptique par rapport à la  pertinence du sondage. 519 répondants de Québec, via Léger Marketing, par internet, pour le compte des médias de Quebecor. Le tout, réalisé à chaud alors que le projet de loi du maire Labeaume vient tout juste d’être reporté à l’automne par le gouvernement Charest. Difficile de ne pas y voir une commande du grand patron de l’empire, question de pousser son rapport de force jusqu’au bout.

Réglons tout de suite la question du rapport de force et de l’urgence de la situation. Charest a bien vu qu’il n’y avait pas péril dans la demeure, et que le tout pouvait attendre à l’automne (en fin politicien… on ne peut dire de même de Marois). La énième menace de Labeaume quant à l’abandon du projet (rappelez vous de celle du 31 décembre dernier…) le place maintenant dans une position de plan C (après le plan B de janvier dernier). Alors oubliez les menaces: le maire veut et fera construire un amphithéâtre, quoiqu’il advienne. Il a déjà son financement. Reste à régler la gestion et l’exploitation, puis la venue de l’équipe. Là-dessus, Quebecor a bien plus besoin de ce contrat que la ville elle-même; car ce n’est pas avec des matchs des Sénateurs que TVA Sports sera des plus rentables.

Maintenant, sur la question de la confusion. Pourquoi faire porter le blâme sur Khadir et de Belleval pour la construction de l’amphithéâtre? Le financement est-là, et l’édifice ne sera pas prêt avant des années. En quoi la question de la gestion et de l’exploitation retarde-t-il la construction? Rien, ou presque rien. On s’entend que si l’on a un amphithéâtre, mais pas de compagnie pour l’exploiter, le projet risque d’être beaucoup moins rentable. Et alors? On veut un amphithéâtre et un club de hockey, ou une machine à faire imprimer de l’argent?

La vraie question est donc de savoir à qui profite la confusion? Poser la question, c’est presqu’y répondre. N’empêche qu’il est un peu ironique de voir Quebecor, cet empire médiatique qui utilise la majeure partie de ces tribunes pour critiquer les dépenses non-transparentes d’un état qu’il aimerait bien voir diminuer en taille, faire en sorte que ce même état dépense davantage pour son projet, dans la plus grand opacité possible.

J’écoutais Louise Beaudoin commenter sa démission hier soir sur les ondes radio de la SRC, à Desautels, et je ne pouvais qu’adhérer à son propos: même si le projet de loi du maire Labeaume semble refléter une volonté populaire (du moins, celle de la majorité), il contient tous les éléments spécifiques à cette vieille manière de faire de la politique, répugnante pour plusieurs citoyens et qui ne fait qu’entretenir le cynisme de la population à l’égard de la classe politique.

La manière dont se sont comportées Marois et Maltais pour pousser le projet de loi dans la gorge des membres du caucus péquiste et imposer la ligne de parti fait également partie de ces moeurs qui font déserter les électeurs lors des jours de scrutin.

Le dernier député péquiste démissionnaire en lice, Jean-Martin Aussant, a très bien résumé la situation en point de presse:

Après trois ans d’efforts en ce sens, je dois malheureusement me rendre à l’évidence. Les personnes qui sont aux commandes, tous partis confondus, ne partagent pas cette vision des choses. Rien de surprenant de la part du gouvernement libéral et de ses députés qui semblent tristement dénués de sens critique et de capacité à se révolter contre l’inacceptable. Ce qui me déçoit par contre, c’est que la direction du parti qui est le mien semble avoir fait le choix d’offrir le même genre de politique que celle du gouvernement, comme si ça nous permettait de jouer à armes égales. C’est là que je ne m’y reconnais plus.

En parallèle, on pouvait lire ce matin dans La Presse que tous les canadiens allaient contribuer malgré eux à l’amphithéâtre, parce que les donateurs de la fondation J’ai ma place allaient pouvoir bénéficier de crédits d’impôts. Je suis relativement d’accord avec M. Bédard lorsqu’il affirme qu’une telle formation est légitime, mais je trouve sa comparaison boiteuse: une fondation pour un musée, ce n’est pas une subvention indirecte vers une entreprise privée dont les goussets sont remplis et qui, en prime, méprise certains de ses employés.

En terminant, pour ceux qui ont une confiance aveugle en Napoléon… je veux dire Régis Labeaume: je vous invite à lire cet article qui fait déjà état de dépassements de coûts pour la construction de l’amphithéâtre, pour décontaminer le site. Toujours envie de donner carte blanche au maire-roi?

Je croyais l’avoir écrit sur mon blogue. J’ai probablement gardé cette réflexion sur ma page Facebook ou dans mes conservations d’heure de dîner. Je l’ai dit et redit: le projet de loi sur l’amphithéâtre fera excessivement mal au PQ.

Si le projet d’amphithéâtre semble laisser une bonne part du risque d’affaire à l’état et au payeur de taxes, le projet de loi privé du maire Lebeaume a quant lui concentré le risque sur le parti de Pauline Marois, qui pourrait ici voir sa majorité quasi assurée aux prochaines élections fondre petit à petit.

Lisée a joué au prophète de malheur dans un billet savoureux paru hier, intitulé Le festival de l’autopeluredebananisation. Car on a appris ce matin que Louise Beaudoin, Lisette Lapointe et Pierre Curzi ont claqué la porte du PQ. C’est un coup dur pour Mme Marois, malgré son 93% d’appui. Remarquez que j’avais écrit sur ce blogue que ce fameux vote de confiance n’était que du vent, stimulés vers un taux record par les commentaires des élus libéraux. Cette défection me donne ici raison.

Beaudoin, Lapointe et Curzi, donc, n’acceptent pas de se faire dire quoi faire et quoi dire. Ou du moins, comme le précise Lisée, ils auraient préférés être consultés d’abord, pour ensuite se rallier à la bonne vieille ligne de parti. Et puisqu’il s’agit d’un projet de loi populiste, régional, et anti-démocratique, ces élus de l’île de Montréal ont décidé qu’ils ne pouvaient le cautionner, au nom de leurs électeurs. Ils siègeront donc comme indépendants, quoiqu’il n’est d’après moi pas impossible de les voir rallier Québec Solidaire ou la CAQ de François Legault.

Pendant ce temps, Labeaume et Péladeau sont probablement tout sourire. Mais pas autant que Charest: lui, il doit être absolument mort de rire.

En terminant, André Pratte résume très bien ma pensée par rapport à l’amphithéâtre, avec une brève liste de questions toujours sans réponse…