C’est bien la politique, mais il fait bien de prendre une pause de la débandade du PQ, des malversations des libéraux, du plan machiavélique de Harper pour la domination du monde (euh… du Canada), et de l’improvisation de Labeaume dans le dossier de la gestion de l’amphithéâtre, pour parler de sujets plus légers. Comme de musique par exemple! 🙂
Voici donc les nouveautés 2011 qui ont fait vibrer les écouteurs de mon iPod et les hauts-parleurs de ma voiture depuis le début de 2011.
Radiohead: The King of Limbs
Thom Yorke et sa bande ont pris tout le monde par surprise en annonçant la parution de leur nouvel album… une semaine à l’avance! La nouvelle galette du groupe est encore plus teintée d’électro que les précédents albums du groupe, mais quand même moins que The Eraser, album solo de Yorke paru entre Hail to the Thief et In Rainbows.
Le résultat est un album sombre et très dense, qui requiert plus d’une écoute pour être bien apprécié, ce qui est habituel dans le cas de Radiohead, mais encore plus vrai ici.
Personnellement, je le digère encore: c’est long, mais je sens que ça va finir par passer. Et j’attends avec impatience les autres titres produits durant les mêmes sessions d’enregistrement, qui paraîtront officiellement bientôt et qui s’annoncent très très intéressants…
The Dears: Degeneration Street
Les fans du groupe ont pu suivre via Facebook et Tweeter toutes les étapes de cet album fort attendu, qui marquait le retour de plusieurs membres originaux. Le résultat n’est pas mauvais, mais je sens que le groupe commence à tourner un peu en rond: peu de nouveauté au menu, même s’ils maîtrisent parfaitement le genre « pop noir romantique » qu’ils ont forgé dès leurs deux premiers albums (Degeneration Street étant leur 5ième). En résumé, il s’agit pour moi d’un album charnière: le prochain dictera si j’accroche, ou je décroche.
Miles Davis: Bitches Brew Live
Toujours impressionnant de voir que plusieurs années après la mort d’un artiste, il existe encore des enregistrements inédits et pertinents qui n’ont encore été entendus par le commun des mortels. C’est le cas des deux concerts regroupés sur l’album Bitches Brew Live qui mettent en vedette un Davis au tout début de la petite révolution qu’il amorçait dans le monde du jazz au début des années ’70.
Le premier concert, celui du Newport Jazz Festival en juillet ’69, précède l’album Bitches Brew, et inclut la toute première version enregistrée de Miles Run the Doodoo Down, ainsi qu’une version plus électrique de Sanctuary qui se retrouvera sur l’album 9 mois plus tard. Le second, celui donné au festival rock de Isle of Wight, en août 1970, est un petit bijou: imaginez la gueule des festivaliers de l’époque, se faisant balancer du jazz un peu thrash pour l’époque, tel un Marty McFly jouant Johnny Begood à un public médusé de 1955!
Vivement recommandé pour les amateurs de jazz fusion… et de Miles Davis !
Amon Tobin: ISAM – Control Over Nature
Par où commencer avec cet album…
D’abord, il s’agit entièrement d’un album concept, qui pousse encore plus loin la recette qui constitue la marque de commerce de Tobin: celle du maître de l’échantillonnage. Mais oubliez le drum and bass jazz des premiers albums: le plus célèbre des DJ brésiliens est maintenant rendu ailleurs, « Out from Out Where » pour citer le titre de son troisième album en tant que Amon Tobin.
Cette fois, les échantillons utilisés ont été altérés à l’extrême afin d’être méconnaissables. Musicalement, le tout est un peu dur pour les amateurs de musique populaire. Mais pour les autres, c’est un voyage sonore fascinant que l’on passe pendant une heure, à se laisser emporter dans cet univers sombre et un peu chaotique.
En marge de la création de l’album, Tobin s’est associé avec une artiste visuelle nommée Tessa Farmer. Le résultat : une exposition permanente et un superbe livre de photos qui accompagnent merveilleusement l’album, pour autant qu’on se le procure en édition deluxe.
Amon Tobin ouvrait le festival Mutek de Montréal le 1er juin dernier. Comme vous pouvez le voir dans le vidéo qui suit, le show a dû être vraiment spectaculaire!!!
Battles: Gloss Drop
Mon album préféré de 2011 à date. Point à la ligne. Technique, rythmé, inventif. Un furieux mélange de néo-prog-rock et de musique dansante. Sérieusement: le batteur est une vraie machine!!! (il s’agit de John Stanier, ex-Helmet et aussi membre de Tomahawk, l’une des nombreuses formations de rock expérimental de Mike Patton).
Et pour ceux qui avaient été rebuttés par les voix de chimpmunks du premier album, soyez rassurés : que de vraies collaborations vocales cette fois, notamment avec Gary Numan (oui oui, LE Gary Numan) et la chanteuse de Blonde Redhead. Le départ du chanteur et multi-instrumentaliste Tyundai Braxton aura donc été bénéfique pour le groupe, même si personnellement, les voix bizarres ne me dérangeaient pas du tout, mais surtout parce que la formule trio rend la musique légèrement moins dense à l’écoute.
À découvrir!
Galaxie: Tigre et Diesel
Fallait bien un peu de franco, bien que cet album ne m’a pas autant accroché que les autres. En fait, ma déception par rapport à « Tigre et Diesel » vient probablement du fait que j’ai vraiment accroché fort sur « Le temps au point mort », effort précédent du groupe, qui s’appelait alors Galaxie 500. N’empêche qu’il est difficile de ne pas taper du pied en voiture en écoutant « Piste 01 » fort… très fort! Bien que le genre rock-disto-électro commence à dater un peu, c’est rafraîchissant d’entendre le tout en français. Ne boudez pas votre plaisir, ça reste un très bon album!