Je lisais dans le Soleil d’hier les propos d’un proche d’une victime du 11 septembre:
Je suis fâché parce que les choses n’ont pas changé. Ça peut encore arriver. Nous avons trop de libertés.
Pardon? Trop de libertés? Sans être libertarien, je crois pouvoir affirmer sans me tromper que nous sommes moins libres aujourd’hui que nous l’étions le matin du 11 septembre 2001. À certains égards, on pourrait dire même que les terroristes ont gagné la partie.
J’éprouve une certaine compassion pour les victimes du 11 septembre 2001 et leurs proches. Mais je ne sens pas qu’on leur rend justice convenablement.
La citation du haut contient une part de vérité. Oui, les choses n’ont pas changé. Et ce n’est pas parce que nous avons trop de libertés, mais plutôt parce que nous, occidentaux, voyons encore le reste du monde de haut. Trop haut.
La politique étrangère américaine ne s’est guère améliorée en 10 ans. Toujours les mêmes interventions et discours qui cachent divers agendas visant à assurer la suprématie des plus riches parmi les riches. Faut-il alors se surprendre qu’il y ait encore autant de conspirationnistes prétendant que les attentats du 11 septembre ont été organisés par des intérêts américains, voire même par le gouvernement américain?
Oui, les dirigeants américains ont utilisé l’effet 9/11 comme un levier pour mener certaines de leurs activités, mais de là à dire qu’ils ont volontairement tué plusieurs milliers de leurs concitoyens, faudrait quand même pas charrier. De toute façon, je partage l’avis de chroniqueurs pensant que si c’était bel et bien le cas, l’information se rendrait assurément vers la salle de rédaction d’un grand quotidien américain, et que le l’éditeur en chef se ferait une fierté de faire publier LE scoop qui battrait tous les records de vente dans une industrie des quotidiens en plein déclin.
La politique étrangère canadienne se calquant de plus en plus sur celle du voisin américain, faudra-t-il se surprendre si un attentat se produit éventuellement au nord de la frontière? Pour ma part, je ne le serais pas.
Non, les choses n’ont pas changé 10 ans après. Toujours autant d’incompréhension, de préjugés, de racisme, d’oppression, d’inégalités, d’exploitation. Et pas seulement par des islamistes radicaux.
Ce n’est qu’en s’attaquant réellement à ces problèmes, de vrais problèmes, que l’on honorera toutes ces victimes. Et qu’on s’assurera qu’elles ne sont pas mortes en vain.