Archives de la catégorie ‘Politique internationale’

I Wish I Had a Schilling
(For Each Senseless Killing)
For Every Senseless Killing
I’d Buy a Government
America’s for Sale
And You Can Get a Good Deal on It
(A Good Deal on It)
And Make a Healthy Profit
Or Maybe, Tear It Apart
Start With Assumption
That a Million People are Smart
Smarter Than One

– NoFX, The Decline (1999)

C’est triste de voir que même 13 ans plus tard, l’intégralité des paroles de cet opus de 18 minutes du groupe NoFX est totalement d’actualités. Et que ce déclin s’accélère également chez nous, au nord de la frontière.

Vous ne connaissez pas? Voici votre chance:

La honte s’abat aujourd’hui sur le Canada plus que jamais depuis que Stephen Harper et sa bande ont pris le pouvoir en 2006.

Ce gouvernement n’est pas le premier à montrer des signes de corruption, d’idéologie, ou de manque de transparence. Mais il s’agit du premier à plonger dans la disgrâce totale ce pays, d’Ouest en Est, du Pacifique à l’Atlantique, de la frontière américaine au royaume du père Noël.

En se retirant du protocole de Kyoto actuel (celui se terminant en 2012) sous des prétextes purement économiques et moins de 24h après les discussions de Durban, le Canada ne se contente pas d’être le cancre de sa promotion: il blâme en même temps le précédent gouvernement libéral pour son échec à remplir ses engagements. Et c’est sans compter le fait qu’il se soit présenté à la table des négociations en sachant très bien qu’il allait abandonner la cause : il a ainsi totalement trahi la confiance des autres pays ayant ratifié l’entente, et qui ont pour le moment TOUS pris l’engagement d’atteindre leurs objectifs, ou de compenser le « manque à gagner ».

Il est trop facile de blâmer l’inaction du gouvernement libéral précédent: pour que ce blâme soit crédible, Harper et sa bande aurait dû faire mieux, et non pire.

De même, comment convaincre les pays récalcitrants (et qui sont aussi les plus grands émetteurs) de joindre le mouvement pour les prochaines étapes, si le Canada abandonne peu de temps avant la ligne d’arrivée?

Franchement, bien des choses accomplies par ce gouvernement vont à l’encontre de mes valeurs, de mes idées et de mes opinions. Mais là, franchement, je n’ai jamais eu aussi honte d’être Canadien depuis que je suis majeur et vacciné.

Difficile dans pareille situation, de mettre de côté la question nationale québécoise, pour se concentrer sur d’autres défis…

Je lisais dans le Soleil d’hier les propos d’un proche d’une victime du 11 septembre:

Je suis fâché parce que les choses n’ont pas changé. Ça peut encore arriver. Nous avons trop de libertés.

Pardon? Trop de libertés? Sans être libertarien, je crois pouvoir affirmer sans me tromper que nous sommes moins libres aujourd’hui que nous l’étions le matin du 11 septembre 2001. À certains égards, on pourrait dire même que les terroristes ont gagné la partie.

J’éprouve une certaine compassion pour les victimes du 11 septembre 2001 et leurs proches. Mais je ne sens pas qu’on leur rend justice convenablement.

La citation du haut contient une part de vérité. Oui, les choses n’ont pas changé. Et ce n’est pas parce que nous avons trop de libertés, mais plutôt parce que nous, occidentaux, voyons encore le reste du monde de haut. Trop haut.

La politique étrangère américaine ne s’est guère améliorée en 10 ans. Toujours les mêmes interventions et discours qui cachent divers agendas visant à assurer la suprématie des plus riches parmi les riches. Faut-il alors se surprendre qu’il y ait encore autant de conspirationnistes prétendant que les attentats du 11 septembre ont été organisés par des intérêts américains, voire même par le gouvernement américain?

Oui, les dirigeants américains ont utilisé l’effet 9/11 comme un levier pour mener certaines de leurs activités, mais de là à dire qu’ils ont volontairement tué plusieurs milliers de leurs concitoyens, faudrait quand même pas charrier. De toute façon, je partage l’avis de chroniqueurs pensant que si c’était bel et bien le cas, l’information se rendrait assurément vers la salle de rédaction d’un grand quotidien américain, et que le l’éditeur en chef se ferait une fierté de faire publier LE scoop qui battrait tous les records de vente dans une industrie des quotidiens en plein déclin.

La politique étrangère canadienne se calquant de plus en plus sur celle du voisin américain, faudra-t-il se surprendre si un attentat se produit éventuellement au nord de la frontière? Pour ma part, je ne le serais pas.

Non, les choses n’ont pas changé 10 ans après. Toujours autant d’incompréhension, de préjugés, de racisme, d’oppression, d’inégalités, d’exploitation. Et pas seulement par des islamistes radicaux.

Ce n’est qu’en s’attaquant réellement à ces problèmes, de vrais problèmes, que l’on honorera toutes ces victimes.  Et qu’on s’assurera qu’elles ne sont pas mortes en vain.