Plusieurs réactions, sur ma page Facebook, suite à mon dernier billet qui traitait du possible aménagement de boîtes de scrutin dans les cégeps et les universités.
D’abord, pour ceux qui en doutent, sachez que le DGEQ aménage déjà des boîtes de scrutins dans les centres d’hébergement pour personnes âgées; accommoder les étudiants de manière similaire ne serait donc pas une « première ».
Faudrait-il aussi faire de même dans certaines grandes entreprises où le nombre le justifierait? Le nombre, ce n’est pas tout: encore faut-il prouver que les employés des dites entreprises votent peu, et donc qu’ils sont sous-représentés dans les résultats électoraux; ce qui est le cas des jeunes.
L’idée derrière cette initiative est donc d’augmenter le taux de participation chez les jeunes, non seulement en leur facilitant la vie, mais surtout en donnant de la visibilité à cette action citoyenne. Et pour se faire, il faut rejoindre les jeunes non-politisés, désintéressés; pas ceux qui suivent l’actualité politique 7 jours sur 7, car ces derniers trouveront le moyen de voter d’une manière ou d’une autre.
On m’a aussi soulevé l’argument que ce genre d’initiative ne vise qu’à aider le PQ à augmenter son suffrage dans les grands centres urbains, prétextant que les jeunes votent traditionnellement plus PQ et qu’il ferait mieux de s’inscrire dans leur circonscription d’origine. Deux choses à ce sujet:
- Si les jeunes votent traditionnellement plus PQ, peut-être que c’est aux autres partis de faire des efforts pour plaire à l’ensemble de l’électorat, plutôt qu’à ne viser que les personnes plus âgées (message peu subtil au PLQ);
- Les jeunes qui étudient « à l’extérieur » n’y font pas qu’étudier: ils y vivent, et doivent « subir » les conséquences des décisions de leurs élus, bien davantage dans leur ville d’adoption (d’études) que dans leur patelin d’origine.
Le réel problème : le manque de représentativité
Toutes ces questions soulèvent une faiblesse évidente de notre système démocratique: le manque de représentativité découlant d’un mode de scrutin désuet. Il faut prendre le virage d’un mode de scrutin proportionnel mixte le plus vite possible , qui permettrait à tous de se sentir bien représentés, quel que soit leur âge, leur lieu de résidence, ou leur ville d’adoption.
Présentement, cette réforme du mode de scrutin n’est établie en tant que priorité que pour deux partis, Québec Solidaire et Option Nationale; le PQ l’a tout récemment retiré de son programme (René Lévesque a dû alors se retourner dans sa tombe, cette initiative étant si chère à ses yeux…); c’était également dans le programme de l’ADQ, jusqu’à ce que le parti atteigne l’opposition officielle,et la CAQ n’en pas fait mention jusqu’à présent; pour des raisons évidentes, le PLQ n’en parle pas non plus.
À mon humble avis, le passage vers un mode de scrutin proportionnel mixte serait le meilleur premier pas à faire pour combattre le cynisme des citoyens à l’égard de la chose politique. Il faut donc exiger de nos candidats locaux qu’ils prennent l’engagement de mettre de l’avant une telle réforme, et qu’ils convainquent l’establishment de leurs partis respectifs qu’il s’agirait d’une mesure positive pour tous les politiciens honnêtes et soucieux de bien représenter la majeure partie de l’électorat.