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Mettons tout de suite les choses au clair: mon intention derrière ce billet n’est pas de banaliser le crime horrible et sordide qu’a commis Guy Turcotte lorsqu’il a tué ses enfants et tenté vainement de mettre fin à ses jours. Mais c’est plus fort que moi: dans mon incessant désir de devenir une meilleure personne, j’essaie souvent d’aller au-delà des faits triviaux, des évidences, des trucs superficiels. Je veux comprendre. Ce qui ne veut pas dire endosser ou approuver. Aussi, loin de moi l’idée de mettre le blâme sur la femme adultère, ce qui serait simpliste, grossier et indécent.

Avant d’aller plus loin, je vous recommande la lecture de deux articles. Le premier, un éditorial de Yves Boisvert, explique en long et en large pourquoi un procès est nécessaire dans toute cette affaire; le second, une chronique de Pierre Foglia, présente Guy Turcotte en tant que monstre, mais en essayant de nous amener sur une piste de réflexion intéressante: il est un monstre certes, comme nous le sommes tous un peu au fond de nous.

La nature humaine étant ce qu’elle est, l’homme (et la femme) est capable du meilleur et du pire. C’est souvent programmé dès la naissance, dans nos gènes. À cela s’ajoute l’éducation reçue de nos parents ou tuteurs, de nos enseignants et mentors; l’expérience vécue auprès de nos amis; des leçons tirées de nos victoires et défaites, de nos succès et échecs. Le résultat est ce que nous sommes, et ce résultat sera en constante évolution, jusqu’à notre mort.

Je n’ai pas la prétention d’être parfait. Je n’ai pas non plus la prétention de n’avoir jamais commis le moindre petit larcin ou mauvais coup, jeune ou moins jeune. Je crois donc devoir me garder une petite gêne, une certaine humilité face aux criminels. D’autant plus que je considère avoir été gâté par la vie, avec des parents géniaux, une bonne santé, de bons amis, une femme merveilleuse et des enfants formidables. J’adore mon boulot (même si ce n’était pas le cas il y a 4 ans), et mon expérience de vie m’a toujours permis de grandir et devenir une meilleure personne (il me semble).

C’est donc avec cette même humilité que j’approche le cas Turcotte, et que j’abonde dans le sens de Foglia. Turcotte est un monstre, y’a pas à dire; mais il y a aussi un monstre tapi dans le for intérieur de tout être humain.

On ne doit pas plaindre Guy Turcotte. On peut en avoir pitié si ça nous chante. Mais il faut d’abord et avant tout se questionner sur ce que l’on est devenu au fil des années. Sur nos priorités, dans la vie. Accordons-nous trop d’importance à notre travail, à l’argent, à la consommation de biens matériels? Donnons-nous suffisamment de temps à nos enfants, à notre couple, à nous-même en temps qu’individus? Sommes-nous honnêtes, respectueux et sincères dans nos relations amoureuses?

Je crois que ce crime odieux devrait à tout le moins nous faire réfléchir. Et nous rappeler que nous sommes tous imparfaits… et humains.