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Chaque année, je tombe dans le même panneau: j’écoute la majeure partie du gala de l’ADISQ, pour ensuite fermer la télévision avant la fin, en beau calvaire.

« Si c’est le public qui vote, tu n’es pas content, si c’est l’Académie, tu ne l’es pas non plus… bref, t’es jamais content? », me disait ma blonde hier soir.  Faut croire que non…

Vous me traiterez de chiâleux, mais je persiste et je signe: l’ADISQ a un sérieux déficit de crédibilité qu’elle traîne depuis plusieurs années.

Soyons sérieux: Marc Dupré pour l’album pop-rock ? Un humoriste raté, un imitateur moyen, et un chanteur minable. Allo!? Alfa Rococo, Alexandre Desilets ou Alex Nevsky…n’importe quel des trois aurait mérité ce prix. (mais pas Marie-Chantal Toupin, pitié…) Fallait voir Dupré sauter de joie pour aller taper dans la main d’un chum de Marie-Mai, qui a évidemment signé la réalisation de l’album. On se doute que toutes les nombreux artisans votants de la machine Quebecor ont contribué à la victoire du gendre de René Angelil.

Ginette Reno, meilleur album pop? Loin de moi l’idée d’enlever quelconque mérite à Mme Reno, mais on est en 2011. Peut-on s’il-vous-plaît passer à autre chose et encourager les nouveaux talents? Pourquoi pas Jérôme Minière, qui mord la poussière depuis tellement longtemps?

C’est sans compter toutes les autres confusions de genre. Autant j’adore le dernier Misteur Valaire, autant je peux vous dire que ce n’est pas un album de musique électronique: c’est de l’électro-pop. Du fichtrement bon électro-pop comme il ne s’en fait pas assez au Québec, parce qu’on est probablement trop occupés à cloner nos chanteurs et groupes des années ’60 et ’70. Mais dans le genre électronique pur et simple, j’aurais donné le prix à Akido, lors de l’Autre Gala…

Éric Lapointe, interprète de l’année? J’avoue que moi-même, quand est venu le temps de voter pour ce prix décerné par le public, j’étais un peu perplexe: Richard Séguin? Bon retour, mais c’est quand même un retour… Fred Pellerin a eu mon vote, mais c’est plus un conteur qu’un interprète. Et veuillez s’il-vous-plaît ne pas me crinquez à propos de William « Je-raconte-ma-vie-banale-en-chansons » Deslauriers ou Maxime « il-est-beau-le-monsieur-hein-Henri? » Landry…

Ma solution : un équivalent « Golden Globes » !

L’ADISQ n’est pas la seule organisation décernant des prix qui est fréquemment critiquée. L’Académie des arts et sciences du cinéma l’est plus souvent qu’à son tour, pour ses choix frileux et vieux jeu. Par contre, les Oscars ont leur pendant journalistique : les Golden Globes !

Les Golden Globes sont votés par des critiques de cinéma. Et de partout à travers le globe. Des gens qui ont en vu, des films. Des tas de films. Des bons et de moins bons. Et qui n’ont pas à « encourager » leurs propres productions, comme le font des membres d’une académie, qui sont souvent soit des artisans de l’industrie, soit des producteurs en sérieux conflit d’intérêt.

Alors pourquoi ne pas faire la même chose pour la musique? À quand un gala de la musique où les décideurs seraient les critiques de musique du Québec? Et en faisant bien les choses, on n’aurait pas un nombre disproportionné de critiques de l’empire Quebecor, qui trouvent que tout ce qui sort de Musicor et des Productions J est un chef-d’oeuvre.

Bien sûr, il y aurait encore des mécontents. Mais l’ADISQ pourrait au moins souffrir le jeu des comparaisons. Et on verrait alors si les critiques répétées prononcées à l’égard de ce show de boucane sont fondées, ou l’oeuvre de simples marginaux excentriques comme l’auteur de ce blogue…

Si l’on se trouve parfois un peu durs avec les politiciens, je ne trouve jamais que je le suis pour ce cher Steven Blaney, député conservateur de Lévis-Bellechasse. Vraiment, dans le genre « plante verte » qui se plante tout seul, dure à battre. Josée Verner passe pour une intellectuelle à côté.

M. Blaney l’a donc encore démontré cette semaine, en faisant une allocution dont Duplessis aurait été fier, dans un foyer pour personnes agées. Le compte-rendu qu’offre Cyberpresse contient plusieurs de ces citations clichées (« le ciel est bleu, l’enfer est rouge », par exemple), mais le reportage qu’a fait Carl Langelier pour le réseau TVA est semble-t-il encore plus savoureux. Si l’un d’entre-vous met la main sur l’extrait vidéo, SVP me le transmettre: la version audio que j’ai entendue aujourd’hui était sublime! 🙂

Ce qui m’amène à parler de démagogie. On s’entend tout de suite pour dire que cette arme peut loyale est souvent utilisée, par presque tous les partis confondus. Et c’est particulièrement vrai en campagne électorale. Le hic, c’est que pour les conservateurs, c’est presque devenu une pratique courante, tout-à-fait normale. Et peut-on encore parler de démagogie, lorsqu’on devient le premier parti de l’histoire du système parlementaire britannique à être reconnu coupable d’outrage au parlement? Je me demande ce qui me scandalise le plus, en cette ère où les gens prétendent ne plus avoir confiance en la gente politique: est-ce de voir le PC se moquer autant de la démocratie, ou de voir qu’autant de gens veulent quand même les maintenir au pouvoir, voire même les élire de manière majoritaire?

Lagacé a écrit un très bon papier aujourd’hui, sur les différences entre les faits présentés dans le film Le discours du roi (The King’s Speech) et ce qui s’est réellement passé. Et les différences sont ÉNORMES. Même si les créateurs du film se réfugient dans le fait que ce ne soit qu’un film, reste que pour plusieurs cinéphiles, c’est la seule version de ce pan de l’histoire britannique à laquelle ils seront exposés. C’est un peu comme le film The Social Network, qui relate la création de Facebook. On a encore droit à une histoire basée sur une livre qui s’inspire des faits, et qui a en prime été romancée. Le cinéphile ordinaire sait-il faire la différence? Mais surtout: s’en soucie-t-il vraiment?

Si les conservateurs mentent à outrance en chambre, qu’ils nous présentent un budget avec des chiffres plus ou moins crédibles, pouvons-nous leur faire confiance? Mais surtout: sommes-nous une minorité à s’en soucier vraiment?