Archives de septembre, 2012

Plus qu’une journée avant que je cesse de vous casser les oreilles avec ça (au bureau, à la maison, dans nos partys), ou que je vous fasse saigner des yeux avec mes textes (sur mon blogue, sur Facebook, ou sur Twitter). « Que voulez-vous », la politique… j’en mange ! Juste à penser à la soirée électorale qui vient, je suis aussi enthousiaste et impatient que les fans de Madonna qui faisaient la queue pour voir le spectacle de samedi sur les Plaines. Et nul doute que je serai devant mon téléviseur et mon ordinateur le « skat » septembre au soir, avec des amis et de la bière québécoise.

Si vous êtes aussi politisé que je ne le suis, je présume que votre idée est déjà faite. Que vous avez même déjà voté. Si c’est le cas, ce billet n’est pas pour vous. Mais si ça vous chante, vous pouvez quand même poursuivre votre lecture, rien de vous en empêche !

Vous êtes encore là ? Fort probablement, vu le haut taux d’indécision (ou de discrétion…) que nous révèlent les trop nombreux sondages qui paraissent presque quotidiennement depuis une semaine.  Et pour la plupart d’entre vous, ce n’est pas vraiment votre faute, entre autres à cause de notre désuet mode de scrutin.

J’ai donc une suggestion à vous faire, et qui n’est pas de voter stratégique. Je pourrais vous dire de voter pour vos convictions, mais vous me direz peut-être que vous êtes fédéralistes et/ou de droite; alors je dois vous concéder qu’il n’y a pas beaucoup de partis qui sont basés sur vos convictions, mis à part des vieux modèles usés jusqu’à l’os.

(P.S. Si vous croyez que la CAQ est un « nouveau  » parti, vous croyez probablement que le père Noël existe, ou que la Chine est un pays communiste… dans le premier cas, je vous suggère de valider l’information auprès de votre maman; dans le second, je relirais la définition de ce qu’est le communisme pour constater que cette bonne vieille république de Chine n’est rien d’autre qu’une dictature capitaliste…)

Ce que je vous propose, ce n’est pas de voter CONTRE (Charest ou Marois), ni de voter pour le moins pire; mais bien de voter POUR. De voter POUR le parti qui VOUS représente le mieux.

Démocratie représentative 101

Trop souvent lors de cette campagne, j’ai lu certains chroniqueurs écrire qu’ils allaient se résigner à voter pour le moins pire; qu’ils allaient se pincer le nez pour aller voter. Je crois qu’ils ont plutôt une mauvaise vision de ce qu’est la démocratie représentative; je n’irais pas jusqu’à dire qu’ils la confondent avec la démocratie participative, mais je crois que ce doit être le cas de plusieurs personnes.

La démocratie participative, c’est une utopie. En voici une possiblement implémentation: vous vous levez le matin, prenez votre café et votre petit déjeuner. Vous lisez le journal, regardez les infos à la télé. Puis, vous ouvrez votre boîte de courriels, et consultez les divers projets de lois devant être adoptés aujourd’hui. Vous en prenez dûment connaissance, puis vous votez: pour ou contre. Vous consultez ensuite les projets de lois actuellement à l’étude, et soumettez vos propres commentaires et suggestions. Une fois votre devoir citoyen complété, vous allez travailler, vous amuser… ou quoi que ce soit d’autre qui correspond à vos activités actuelles. Wow ! (entk, moi, ça me brancherait…)

Bien sûr, la démocratie participative requiert un incroyable dévouement, une bonne connaissance de dossiers complexes, ainsi que d’une bonne capacité d’analyse et de recul. Nul besoin de vous dire que plusieurs citoyens me semblent inaptes à participer à une telle démocratie. (désolé pour la petite charge élitiste ici, mais je l’assume entièrement!)

Dans la vraie vie, on a donc plutôt affaire à une démocratie représentative: on élit des représentants, qui eux, se chargent de faire ce travail à notre place et dans le meilleur intérêt de tous. (du moins, on l’espère!)

Qui représente ne remplace pas

Quand on appuie un candidat, ce n’est pas qu’on est à 100% d’accord avec lui. C’est que l’on considère que la majeure partie des idées qu’il défend nous rejoint. Ou que les priorités de ce candidat sont les mêmes que nous. Et c’est à nous d’en juger, pas à Richard Martineau ou André Pratte.

Croyez-vous que je bois chacune des paroles de celui pour qui j’ai voté par anticipation, comme s’il s’agissait de la Sainte Évangile ? Bien sûr que non ! Mais je juge que si ce cher Guillaume Boivin est élu député de Louis-Hébert, je suis convaincu qu’il saurait, la plupart du temps, bien me représenter à l’Assemblée Nationale. Et qu’il serait à l’écoute de TOUS ses concitoyens.

Un candidat ne nous remplace pas: il nous représente. Autrement, on n’est jamais mieux servi que par soi-même, et faudrait alors penser à se présenter soi-même comme candidat. Encore faudrait-il que notre comté ne soit peuplé que par des clones de nous-mêmes… (et là je sens que je commence à divaguer… passons au point suivant…)

Voter POUR un représentant

Si on prend pour acquis que l’on est dans une démocratie représentative (et non participative) et que l’on vote pour un représentant (et non un remplaçant), pourquoi focaliser essentiellement sur ce qui ne nous plaît pas des candidats, plutôt que ce qui nous plaît ? Pourquoi tant de pessimisme, de mauvaise foi, et de cynisme ?

La souveraineté vous dérange jusqu’au plus profond de vos tripes, mais vous croyez au progressisme et à la justice fiscale? Pourquoi ne pas voter pour Québec Solidaire ? Parce qu’ils sont souverainistes? Parce qu’ils risquent d’appuyer un gouvernement péquiste minoritaire?

Après tout, le PQ ne tient pas (plus?) d’élection référendaire (ON le fait, par contre): ils vont assurément tenir un référendum avant d’enclencher le processus de souveraineté. Vous n’avez donc rien à craindre et pourrez alors voter NON lors du référendum. Et faudra encore que le fruit soit mûr, car je doute que le PQ se relance dans une telle aventure sans être sûr de l’emporter (jamais deux sans trois, oui, mais. Si la souveraineté est donc visiblement incertaine à court terme, pourquoi alors vous pincez le nez et votez pour Charest ou Legault?

Supposons que vous êtes progressistes, mais pas trop. Que Legault ne vous inspire pas confiance et qu’il vous semble un peu trop radical. Pourquoi ne pas voter PQ ? Parce que Pauline parle mal anglais? Je suis entièrement d’accord avec vous, et j’avoue que je vais ressentir une petite honte si elle ne vient pas à bout d’accélérer son apprentissage de cette langue. Mais ce serait quand même cool que notre province ait pu enfin élire une femme comme Première Ministre, non ? Et tout le reste de ce que le PQ propose, c’est donc si mauvais ?

Voici donc ce que je vous propose, si vous êtes encore indécis.

Allez lire ce que chaque parti propose. Et faites une liste exhaustive de ce qui vous semble intéressant. Si possible, regardez aussi ce que propose vos candidats locaux. Et tentez de faire la somme de ce qui semble le mieux à votre avis, en prenant soin d’éliminer tout ce qui vous apparaît farfelu ou irréalisable.

Quoi ? Il ne reste plus rien dans la liste? Allons… un peu de sérieux, et un peu moins de cynisme… vous pouvez y arriver. Et vous pouvez voter POUR.

Votez rouge, bleu, orange ou vert, mais votez !

Je l’ai trop souvent dit, mais je le redis à nouveau: (et je vais même conclure la campagne là-dessus…)

Si vous votez, peu importe votre choix, vous ne vous serez pas trompé sur une chose: vous aurez bien agi. Restera à voir si ceux qui auront reçu vos votes sauront se montrer digne de l’acte important que vous aurez accompli.