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Déjà 4 ans que j’ai fait mon entrée dans le merveilleux monde de la politique scolaire. Mon fils aîné venait de faire son entrée à la maternelle et désirant m’impliquer dans son école, j’ai accepté d’être membre du Conseil d’établissement. Quelques semaines plus tard, je devenais le président de ce même conseil, mandat renouvelé à chaque année depuis, et pour une 5e fois il y a quelques semaines.

Disons que mon premier mandat n’a pas été de tout repos, avec une pseudo-consultation sur la fermeture de l’École des Grandes-Marées (on sait maintenant que les « dés étaient pipés » depuis belle lurette…). Les années qui suivirent m’ont amené à travailler sur le dossier de l’implantation de l’enseignement intensif de l’anglais en 6e année, mais aussi à surveiller quelques autres dossiers un peu plus épineux.

Ceux qui me connaissent savent que je suis généralement quelqu’un de consensus; qui croit aux compromis, à la discussion; qui est également optimiste de nature, et qui pense que l’on peut toujours améliorer les choses.

C’est également ces principes qui dictaient, il y a 4 ans, mon opinion sur les commissions scolaires. Monstres étatiques étaient certes un peu balourds, et méritaient probablement un bon coup de barre, mais pas qu’on y mette le feu comme voulait alors le faire l’ADQ.

Ceux qui me connaissent extrêmement bien savent maintenant que même si je demeure une personne très réformiste et « de consensus », je suis passé dans le camp des abolitionnistes des commissions scolaires.

La liste des griefs que j’ai envers les commissions scolaires (et surtout envers la Commission scolaire des Découvreurs) est très longue:

  • Manque flagrant de transparence: une lecture attentive des procès-verbaux des réunions du Conseil des commissaires montre d’ailleurs un taux anormalement élevé de discussions à huis clos.
  • Manque d’écoute et d’esprit de collaboration: la population de Cap-Rouge a longtemps réclamé des changements à l’École des Grandes-Marées, seule école offrant du secondaire à Cap-Rouge même, afin qu’elle demeure viable; les demandes ont toujours été refusées, voire mêmes ignorées.
  • Manque de proactivité: dans le dossier de l’anglais intensif, nous avons volontairement repoussé d’un an l’implantation de ce programme, afin que la CSDD nous aide à bien le préparer; c’est plutôt notre corps enseignant qui a tenu le projet à bout de bras, même au niveau de la macro-planification des programmes (transition 5e-6e).
  • Intimidation et désinformation: j’ai même su entre les branches que certains membres de l’exécutif répandaient de fausses rumeurs à mon sujet, et qu’il tentaient de semer la zizanie entre certains membres de notre Conseil d’établissement et des commissaires indépendants; plutôt impressionnant pour des élus, qui de surcroît, adoptent des programmes et mesures pour lutter contre l’intimidation dans les écoles.

Les élections scolaires

Avec un taux de participation moyen avoisinant les 8% en 2009, il ne fait nul doute que les commissaires élus ont peu ou pas de légitimité. Et qu’ils peuvent agir à leur guise, sans compter qu’avec un tel taux de participation, une équipe bien organisée peut facilement faire sortir le vote en sa faveur. Bref, le résultat est un pallier de « gouvernement » digne d’une république de bananes.

La dernière réforme a vu le nombre de commissaires diminuer de moitié, et l’apparition d’un suffrage universel pour l’élection du président. À défaut de voir les commissions scolaires disparaître, on pourrait s’attendre à ce qu’un vent de changement s’amène au sein des conseils de commissaires, ébranlant le statu quo et mettant fin aux pratiques obscures de certains présidents de commissions scolaires ayant souvent une trop grande proximité avec la direction générale.

Mais la clé d’un tel changement réside aussi dans une hausse du taux de participation, qui aurait été facile à obtenir en jumelant les élections scolaires avec les dernières élections municipales. On aurait aussi alors pu sauver des coûts. Le précédent gouvernement a raté cette belle occasion.

C’est pourquoi, depuis quelques semaines, j’invite tout mon entourage à voter. En grand nombre. Pour des candidats indépendants qui veulent changer les choses (car il y en a, croyez-moi…).

Mais il y a un os…

Le dilemme libéral

C’est archiconnu: le parti Libéral du Québec compte dans ses membres un grand nombre de commissaires et de directeurs de commissions scolaires. Les conseils de commissaires sont même vus, par certains, comme étant un « Boys Club » du parti, un tremplin vers un rôle de candidat et, éventuellement, de député ou même de ministre.

Le ministre Bolduc est toutefois conscient du manque de légitimité actuelle du processus d’élections scolaires. Mais plutôt que de proposer une abolition ou une réforme complète, il soumet la question à un « référendum », en quelque sorte: le taux de participation déterminera l’avenir des commissions scolaires. Comprenez-vous maintenant un peu mieux mon dilemme ?

Si je vote, j’encourage le maintien de la structure actuelle.

Si je ne vote pas, je risque fort de maintenir en place des ardents défenseurs de la structure actuelle.

N’ayant pas trop confiance en une abolition par les libéraux et sachant qu’un tel processus pourrait prendre du temps, je vais donc voter le 26 octobre par anticipation (ou le 2 novembre), pour des candidats indépendants.

Un dernier mot sur les candidats indépendants

Bien qu’on mette souvent tous les commissaires dans le même panier, sachez qu’il en existe encore qui sont là pour les vraies raisons: le bien-être des élèves, et une bonne gestion des taxes scolaires payées par tous les citoyens propriétaires. Et que parmi ces commissaires (et candidats) indépendants, nombreux sont ceux qui souhaitent ardemment une réforme complète, voire même l’abolition des commissions scolaires.

Si vous recevez la visite ou un téléphone d’un candidat indépendant, veuillez l’accueillir avec respect: il veut comme vous améliorer les choses, maximiser les services offerts aux élèves, et alléger la structure. Et allez voter le 2 novembre.

  • 52 ou 53 libéraux, et non 70, soit 42% des 125 députés de l’Assemblée Nationale.
  • 31 péquistes, soit un de plus des 30 réels (25% des votes).
  • 29 caquistes et non 22 (23%).
  • 10 solidaires, soit 3 fois plus que les 3 actuels (8%).
  • 2 ou 3 députés indépendants, ONistes, conservateurs, autonomistes ou verts (2%).

Donc, un  gouvernement libéral minoritaire, qui serait forcé de faire une coalition avec les caquistes ou les solidaires.

Quelques questions :

  • S’il n’y avait pas eu de détournement de la part du PLQ, pour transformer cette élection en élection référendaire dans les premières semaines de la campagne, juste avant le vote par anticipation: le score du PLQ aurait-il été le même ?
  • À 35% d’appui dans les sondages sur la question référendaire, y’a-t-il autant de monde qui pensent que le PQ aurait été assez stupide pour faire un référendum perdant ?
  • Quand la Commission Charbonneau révélera que le PLQ et le PQ ont fortement magouillé pour le financement de leurs partis respectifs, est-ce que les votants de ces partis seront encore convaincus d’avoir fait le bon choix ?
  • Quand vous serez encore en train d’attendre dans les salles d’attente; que vos écoles manqueront d’orthopédagogues pendant que les commissaires se taperont des séances avec champagne et caviar; qu’il y aura encore trop de fonctionnaires dans les bureaux et pas suffisamment de personnes qui vous dispenseront des services: pensez-vous vraiment que vous pourrez revenir sur votre décision ?

Quelques rares bonnes nouvelles :

  • QS et la CAQ ont vu leur nombre de députés augmenter.
  • Pauline Marois ne sera plus un facteur incitant les électeurs à faire un choix irréfléchi uniquement pour la battre.
  • Le PQ a 4 ans pour se reconstruire ou se détruire (j’hésite encore sur la meilleure option d’un point de vue démocratique).
  • La Commission Charbonneau fera bientôt rire jaune plusieurs électeurs mal informés ou totalement aveuglés par la partisanerie.

Maintenant, les mauvaises nouvelles :

  • La réforme du mode de scrutin n’est clairement pas pour tout de suite.
  • Les commissions scolaires, avec leurs nombreux présidents militants libéraux, ne sont pas près de disparaître.
  • La classe moyenne n’a pas fini de se faire saigner à bloc; et les oligarques continueront d’en profiter haut la main.
  • Barette va pouvoir « justifier » sa prime de départ auprès de ses anciens collègues.
  • L’éducation va continuer de devenir de plus en plus cher: quoi de mieux pour contrôler les gens que de les empêcher d’être bien éduquer et bien informés ?
  • Le NPD Québec arrivera bientôt dans la province, grugeant en passant du vote libéral, mais surtout du vote chez Québec Solidaire, question de maintenir le PLQ au pouvoir un autre 4 ans.
  • On échange une Première Ministre dont le mari a une éthique élastique et douteuse, pour un Premier Ministre qui a lui-même une éthique élastique et douteuse.
  • Le ROC va continuer de pouvoir rire de nous autres, comme d’habitude…

 

Pendant que Janette a peur de l’intégrisme, Philippe a peur de la grande conspiration péquiste

Pendant ce temps, les autres partis tentent de rehausser le niveau du débat, et de nous faire connaître leur programme.

Entre deux choix, mon cœur balance

Pour la première fois depuis belle lurette, je n’aurai pas voté par anticipation. Car mon cœur balance entre de profondes convictions (principalement représentées par Québec Solidaire) et des enjeux plus terre à terre, près de mon quotidien. Car dans ma circonscription de Louis-Hébert, c’est un candidat caquiste qui attire mon attention.

Ceux qui me connaissent bien savent à quel point l’éducation est une question qui me préoccupe grandement. Président d’un Conseil d’établissement depuis bientôt 4 ans, mon implication m’a permis de mieux connaître les Commissions scolaires. J’avais entendu bien des choses à leur sujet, mais rien ne m’avait préparé au constat que je fais aujourd’hui: je crois malheureusement qu’il sera impossible de les réformer et de les rendre plus efficace. Ce palier de gouvernement est non seulement inefficace, mais il est en plus totalement sclérosé et contrôlé par une trop grande majorité de commissaires qui, malgré le fait qu’ils affichent une certaine indépendance, ont une trop grande proximité avec le pouvoir en place. Le taux de participation de 7% aux élections scolaires n’est pas tout à fait étranger à cet état de fait.

Je reviens donc à Louis-Hébert et le candidat caquiste qui y demande un mandat de député auprès de la population. Mario Asselin est un ancien directeur d’école, et un ardent partisan de l’école autonome. Je l’ai contacté pour en savoir plus, et il m’a référé à un ancien billet de son blogue, en plus de m’offrir de le rencontrer pour en discuter.

C’est ainsi que je laisserai « courtiser » par la CAQ demain midi, dans un petit restaurant près de chez moi, tout en apprenant davantage sur l’alternative caquiste aux commissions scolaires.

La suite dans quelques jours…

Des exemples de mauvaises raisons de voter pour un candidat/parti donné:

  • Voter contre, plutôt que pour. Si on gagne, on n’obtient pas notre premier choix; si on perd, c’est la plupart du temps une double défaite.
  • Voter en suivant les sondages. On donne alors raison aux sondages commandés par certains médias ou partis, et en prime, on est parfois surpris de voir que ces mêmes sondages ne reflètent pas la réalité.
  • Voter pour des raisons historiques. Je sais que vais ici toucher une corde sensible chez certains de mes proches, mais voter pour un parti parce que la mère, le grand-père ou l’oncle était dans ce parti et qu’il a fait de bonnes choses pour le Québec à ce moment-là, c’est une mauvaise raison. Il est où, le PQ de René Lévesque ? Le PLQ de Jean Lesage ? Je regrette, mais le PLQ de l’ère Charest a peu à voir avec celui de l’ère Lesage ou Bourassa. Et le PQ de Pauline n’a plus grand chose à voir avec celui de Lévesque…
  • Voter avec la peur au ventre. Vous avez peur de la souveraineté ? De PKP ? De la montée de la droite ? De l’intégrisme ? Il ne faut pas nier ces peurs, mais les canaliser et tenter de les rationnaliser. Quel est le risque que la chose appréhendée se produise réellement ? Quel serait son impact ? Combien pèse-t-il dans la balance par rapport au reste ? (Soyons sérieux: le prochain référendum sera visiblement le dernier; faudra donc le gagner, alors je doute qu’on ait droit à un référendum dans un avenir rapproché si vous voulez mon avis…)
  • Voter sans s’informer. Je ne comprendrai jamais pourquoi l’un des comtés les moins bien nantis de Québec (Vanier) a été le premier de la région à élire un candidat de l’ADQ (parti qui à l’époque n’était pas très tendre et généreux envers les assistés sociaux, et pour qui les politiques sociales n’étaient clairement pas une priorité). Visiblement, certains électeurs devraient prendre plus de temps pour analyser les programmes des partis et les enjeux privilégiés par leurs candidats locaux, plutôt que de se concentrer sur les chefs partis, leurs lignes « punchées » qui passent au bulletin de nouvelles et l’opinion du gars à la radio (désolé, j’pouvais pas m’en empêcher…). On pourrait aussi parler de tous ces progressistes qui avalent des couleuvres à chaque année pour éviter d’élire un gouvernement souverainiste…

Quelques suggestions pour un vote juste et éclairé :

  • s’informer en utilisant des sources variées de diverses provenances (le Journal de Québec et le TVA Nouvelles étant un exemple de source variées, mais pas de « provenances diverses »…)
  • débattre avec des amis, des proches et idéalement des personnes qui ne partagent pas les mêmes opinions que vous, toujours dans le respect; ne pas avoir peur de changer d’idée (seuls les fous ne changent pas d’idée, semble-t-il…)
  • se rappeler qu’on élit d’abord et avant tout un candidat qui va nous représenter à l’Assemblée Nationale sur des enjeux provinciaux, certes, mais aussi locaux
  • voir une élection comme une bonne occasion de se remettre en question, par rapport à nos valeurs et convictions
  • ne pas hésiter, dans tout ce processus rationnel et réfléchit, à laisser un peu de place pour son coeur…

Vous n’êtes pas tannés de vous faire dire pour qui voter, à coup de sondages aux questions tendancieuses et aux résultats non-probabilistes ?

De vous faire dire une chose et son contraire par l’un et par l’autre ? Qu’on vous fasse peur avec des épouvantails et des chimères ? D’assister à des campagnes de salissage mutuel qui ne font qu’abaisser le niveau des débats ?

Vous ne vous trouvez pas encore assez caves ?

Allez-y, votez pour ces vieux dinosaures que sont le PQ et le PLQ et rien de changera, encore ! Ne venez pas vous lamenter durant les 4 prochaines années, par contre! Et ne vous plaignez pas du manque d’alternatives !

Cessez seulement de voir les élections comme un examen à lequel il faut donner LA bonne réponse. Car s’il y a plusieurs bonnes réponses, il n’y en qu’une mauvaise: celle de voter pour les mauvaises raisons.

Y’en a marre !!! (des médias, des vieux partis, etc.)


* « Vous êtes pas écœurés de mourir bande de caves !  » – Claude Péloquin, poète, écrivain, chanteur, scénariste et réalisateur québécois

Visiblement, les campagnes électorales au Québec se suivent et se ressemblent…

Le PLQ dit: « Attention, le PQ veut séparer le Québec du Canada ! » (comme si c’était nouveau…)

Le PQ dit: « Attention, le PLQ veut rouvrir la constitution sans consulter la population ! » (ce qui serait quand même surprenant)

Le PLQ dit aussi : « Sur la question constitutionnelle, on est comme la CAQ, on veut pas en parler… » (on vient d’en parler pendant 10 jours, mais ça ne compte pas)

Le PLQ se ravise : « Finalement, on n’est pas tout à fait comme la CAQ, parce que Legault est un souverainiste qui s’ignore ! » (…)

Quand va-t-on finir par parler des « vraies affaires » ? Tsé, genre:

  • de santé
  • d’éducation
  • d’environnement
  • d’économie

Et je mets l’économie volontairement en dernier, car je trouve qu’on en parle toujours trop (difficile de nos jours de parler de santé, d’éducation, ou d’environnement, sans en venir à parler d’économie). Certains diront qu’on en parle pas assez, mais je dirais plutôt qu’on en parle mal, ou qu’on ne parle pas assez des choses qui importent vraiment en matière d’économie.

Bref, la campagne est présentement d’un ennui mortel et je ne serais pas surpris de voir le taux de participation chuter drastiquement…

(prochain billet: ma liste d’épicerie pour un vote garanti !)

Rien ne sert d’être chauvin ou partisan : il est clair que le PQ a marqué le premier grand coup de cette campagne électorale, avec la candidature de Pierre-Karl Péladeau dans St-Jérôme (André Pratte parle même d’une « candidature exceptionnelle », c’est peu dire !). Ce qui est moins évident, c’est l’impact réel que cette annonce aura sur le résultat final de ces élections.

Un PQ plus à droite (ou tout simplement « bas les masques »)

Si ce fut une surprise pour plusieurs, l’arrivée de PKP dans l’arène politique pour le PQ ne me surprend guère. On aura beau ressortir les chiffres des contributions politiques de celui-ci (qui ont majoritairement été dans les coffres du PLQ ces dernières années, alors que ce parti était au pouvoir), le fils de Pierre Péladeau a toujours montré un certain penchant nationaliste comme son défunt paternel. Ses fréquentations récentes sont également sans équivoque à cet égard (Julie Snyder est une souverainiste reconnue, tout comme Régis Labeaume qui a déjà brigué une investiture péquiste).

Si d’autres s’étonnent du « virage à droite » du PQ, ça ne fait que confirmer l’impression que j’aie depuis un bon moment : le PQ et le PLQ, c’est blanc-bonnet bonnet-blanc, sauf peut-être sur la question nationale (surtout depuis l’ère Charest) et au niveau des principaux groupes corporatistes influençant ces partis (entreprises et professionnels pour le PLQ; corporations syndicales pour le PQ, bien que plusieurs « syndicaleux » ont probablement déchiré leur carte de membre du PQ le weekend dernier).

Il est peut-être un peu tôt pour confirmer l’élection d’un gouvernement péquiste (minoritaire ou majoritaire), mais les autres partis auront besoin d’un sérieux électrochoc pour briser cette tendance. Et il peut se passer beaucoup de choses dans les 30 prochains jours…

Un PLQ qui se cherche et en mode « réaction »

Le PLQ n’a visiblement pas encore réussi à se trouver un thème fort pour sa campagne. Son slogan des « vraies affaires » a rapidement été tourné en dérision par ses adversaires et semble si populiste qu’il semble avoir été volé à la CAQ. Le dévoilement du trio « santé » n’a pas eu l’effet escompté, et la présence du vire-capot Barrette n’y est pas étrangère. Le trio « économique » du PLQ est solide, mais les « projecteurs économiques » se sont rapidement détournés vers PKP.

À mon avis, le problème du PLQ est structurel : Philippe Couillard est un nationaliste (et non un souverainiste, nuance!), mais c’est encore l’arrière-garde (fédéraliste) de Charest qui est aux commandes du parti. Ceci expliquerait pourquoi Couillard a paru si bancal depuis qu’il a été nommé chef.

Est-il trop tard pour le PLQ ? Dans ces circonstances, je vois mal comment Couillard pourra aller rechercher le vote francophone et de régions qui pourrait ramener le parti au pouvoir. Il devra cesser de réagir et tenter d’imposer son propre agenda s’il espère l’emporter.

La CAQ mangera la claque !

À mon humble avis, c’est la CAQ qui ressortira perdante de toute cette histoire. Comment maintenant se démarquer du PQ et du PLQ, en plein centre de l’échiquier politique ? Les anciens adéquistes doivent présentement se mordre les doigts. Car la droite québécoise continue d’être orpheline de parti, et celle-ci est plus grande que certains peuvent le croire, constituant probablement la majeure partie des abstentionnistes. Je suis sûr que ceux-ci auraient préféré voter pour un ADQ fort que d’avoir à tout reconstruire avec le Parti Conservateur du Québec. Dur dur pour l’égo de Legault, qui voulait qu’on se donne Legault, mais qui va manger une go…

Une autre étape pour Québec Solidaire ?

L’arrivée du plus intransigeant employeur québécois au PQ est un cadeau inespéré pour Québec Solidaire qui risque de faire le plein de votes progressistes et syndicalistes. Bien que plusieurs d’entre eux avaient déjà fait leur deuil du PQ (et j’en suis!), la grande migration risque d’atteindre son apogée lors du prochain scrutin, et cela pourrait aider Québec Solidaire à dépasser grandement son score de 2012. Peut-être pas au point de former l’opposition officielle, mais peut-être de battre la CAQ comme elle l’a fait au niveau de son financement.

Les temps sont durs pour Option Nationale

Le début de ce nouveau cycle référendaire au PQ, combiné au récent départ de Jean-Martin Aussant est une bien mauvaise nouvelle pour Option Nationale. Mince consolation pour ON : la souveraineté est bel et bien revenue à l’avant plan de la scène politique québécoise !

Je viens de relire le dernier billet que j’avais publié sur ce blogue. C’était le 3 septembre 2012, la veille d’une soirée d’élections un peu folle durant laquelle une femme est devenue Première ministre du Québec, tout en passant bien près d’y laisser sa peau. On a aussi assisté ce soir-là à la défaite de Charest dans Sherbrooke, à l’élection de Mme David dans Gouin, et à la défaite d’Aussant dans Nicolet-Bécancour. Jacques Duchesneau avait été élu pour la CAQ, mais pas Gaétan Barette.

Déjà des élections, après 18 mois, me direz-vous ? On peut convenir du fait que le PQ a volontairement orchestré sa montée vers un probable (mais pas encore certain) gouvernement majoritaire, avec un projet de charte qui va un peu trop loin, mais qui semble rallier une majorité (surtout à l’extérieur des grands centres urbains). Mais avec notre bon vieux système électoral qui consacre le bipartisme et qui n’encourage nullement le travail d’équipe et les compromis, le résultat n’est guère surprenant.

Si nous sommes encore en élections aujourd’hui, après 18 mois, c’est qu’un gouvernement minoritaire ne peut fonctionner dans un tel système politique, dépassé et inefficace, qui ne fait qu’exacerber les tensions et polariser les opinions.

La solution ? Une réforme du mode de scrutin vers une proportionnelle mixte. Et bien sûr, une volonté politique de la part de tous les politiciens de travailler en équipe, peu importe l’allégeance, afin de faire du Québec une meilleure province (ou pays, c’est selon).

Considérant le fait que le PQ n’appuie plus ce genre de réforme, que le PLQ ne l’a jamais fait, et que l’ADQ a cessé de la désirer lorsqu’ils ont accédé aux bancs de l’opposition en 2007, il reste, je le crains, bien peu d’espoir.

Mais il en reste. Et ça passe par un appui croissant envers les tiers partis. Regardez le chemin parcouru par Québec Solidaire en moins de 10 ans ! En unissant nos votes d’insatisfaits vers QS, Option Nationale, ou même le Parti Conservateur du Québec (tous les goûts sont quand même dans la nature), je persiste à croire que ça pourrait réveiller les vieux partis, qui ne sont en fin de compte qu’avides de pouvoir et impatients que leur tour ne revienne…

Bonne campagne à tous !

Plus qu’une journée avant que je cesse de vous casser les oreilles avec ça (au bureau, à la maison, dans nos partys), ou que je vous fasse saigner des yeux avec mes textes (sur mon blogue, sur Facebook, ou sur Twitter). « Que voulez-vous », la politique… j’en mange ! Juste à penser à la soirée électorale qui vient, je suis aussi enthousiaste et impatient que les fans de Madonna qui faisaient la queue pour voir le spectacle de samedi sur les Plaines. Et nul doute que je serai devant mon téléviseur et mon ordinateur le « skat » septembre au soir, avec des amis et de la bière québécoise.

Si vous êtes aussi politisé que je ne le suis, je présume que votre idée est déjà faite. Que vous avez même déjà voté. Si c’est le cas, ce billet n’est pas pour vous. Mais si ça vous chante, vous pouvez quand même poursuivre votre lecture, rien de vous en empêche !

Vous êtes encore là ? Fort probablement, vu le haut taux d’indécision (ou de discrétion…) que nous révèlent les trop nombreux sondages qui paraissent presque quotidiennement depuis une semaine.  Et pour la plupart d’entre vous, ce n’est pas vraiment votre faute, entre autres à cause de notre désuet mode de scrutin.

J’ai donc une suggestion à vous faire, et qui n’est pas de voter stratégique. Je pourrais vous dire de voter pour vos convictions, mais vous me direz peut-être que vous êtes fédéralistes et/ou de droite; alors je dois vous concéder qu’il n’y a pas beaucoup de partis qui sont basés sur vos convictions, mis à part des vieux modèles usés jusqu’à l’os.

(P.S. Si vous croyez que la CAQ est un « nouveau  » parti, vous croyez probablement que le père Noël existe, ou que la Chine est un pays communiste… dans le premier cas, je vous suggère de valider l’information auprès de votre maman; dans le second, je relirais la définition de ce qu’est le communisme pour constater que cette bonne vieille république de Chine n’est rien d’autre qu’une dictature capitaliste…)

Ce que je vous propose, ce n’est pas de voter CONTRE (Charest ou Marois), ni de voter pour le moins pire; mais bien de voter POUR. De voter POUR le parti qui VOUS représente le mieux.

Démocratie représentative 101

Trop souvent lors de cette campagne, j’ai lu certains chroniqueurs écrire qu’ils allaient se résigner à voter pour le moins pire; qu’ils allaient se pincer le nez pour aller voter. Je crois qu’ils ont plutôt une mauvaise vision de ce qu’est la démocratie représentative; je n’irais pas jusqu’à dire qu’ils la confondent avec la démocratie participative, mais je crois que ce doit être le cas de plusieurs personnes.

La démocratie participative, c’est une utopie. En voici une possiblement implémentation: vous vous levez le matin, prenez votre café et votre petit déjeuner. Vous lisez le journal, regardez les infos à la télé. Puis, vous ouvrez votre boîte de courriels, et consultez les divers projets de lois devant être adoptés aujourd’hui. Vous en prenez dûment connaissance, puis vous votez: pour ou contre. Vous consultez ensuite les projets de lois actuellement à l’étude, et soumettez vos propres commentaires et suggestions. Une fois votre devoir citoyen complété, vous allez travailler, vous amuser… ou quoi que ce soit d’autre qui correspond à vos activités actuelles. Wow ! (entk, moi, ça me brancherait…)

Bien sûr, la démocratie participative requiert un incroyable dévouement, une bonne connaissance de dossiers complexes, ainsi que d’une bonne capacité d’analyse et de recul. Nul besoin de vous dire que plusieurs citoyens me semblent inaptes à participer à une telle démocratie. (désolé pour la petite charge élitiste ici, mais je l’assume entièrement!)

Dans la vraie vie, on a donc plutôt affaire à une démocratie représentative: on élit des représentants, qui eux, se chargent de faire ce travail à notre place et dans le meilleur intérêt de tous. (du moins, on l’espère!)

Qui représente ne remplace pas

Quand on appuie un candidat, ce n’est pas qu’on est à 100% d’accord avec lui. C’est que l’on considère que la majeure partie des idées qu’il défend nous rejoint. Ou que les priorités de ce candidat sont les mêmes que nous. Et c’est à nous d’en juger, pas à Richard Martineau ou André Pratte.

Croyez-vous que je bois chacune des paroles de celui pour qui j’ai voté par anticipation, comme s’il s’agissait de la Sainte Évangile ? Bien sûr que non ! Mais je juge que si ce cher Guillaume Boivin est élu député de Louis-Hébert, je suis convaincu qu’il saurait, la plupart du temps, bien me représenter à l’Assemblée Nationale. Et qu’il serait à l’écoute de TOUS ses concitoyens.

Un candidat ne nous remplace pas: il nous représente. Autrement, on n’est jamais mieux servi que par soi-même, et faudrait alors penser à se présenter soi-même comme candidat. Encore faudrait-il que notre comté ne soit peuplé que par des clones de nous-mêmes… (et là je sens que je commence à divaguer… passons au point suivant…)

Voter POUR un représentant

Si on prend pour acquis que l’on est dans une démocratie représentative (et non participative) et que l’on vote pour un représentant (et non un remplaçant), pourquoi focaliser essentiellement sur ce qui ne nous plaît pas des candidats, plutôt que ce qui nous plaît ? Pourquoi tant de pessimisme, de mauvaise foi, et de cynisme ?

La souveraineté vous dérange jusqu’au plus profond de vos tripes, mais vous croyez au progressisme et à la justice fiscale? Pourquoi ne pas voter pour Québec Solidaire ? Parce qu’ils sont souverainistes? Parce qu’ils risquent d’appuyer un gouvernement péquiste minoritaire?

Après tout, le PQ ne tient pas (plus?) d’élection référendaire (ON le fait, par contre): ils vont assurément tenir un référendum avant d’enclencher le processus de souveraineté. Vous n’avez donc rien à craindre et pourrez alors voter NON lors du référendum. Et faudra encore que le fruit soit mûr, car je doute que le PQ se relance dans une telle aventure sans être sûr de l’emporter (jamais deux sans trois, oui, mais. Si la souveraineté est donc visiblement incertaine à court terme, pourquoi alors vous pincez le nez et votez pour Charest ou Legault?

Supposons que vous êtes progressistes, mais pas trop. Que Legault ne vous inspire pas confiance et qu’il vous semble un peu trop radical. Pourquoi ne pas voter PQ ? Parce que Pauline parle mal anglais? Je suis entièrement d’accord avec vous, et j’avoue que je vais ressentir une petite honte si elle ne vient pas à bout d’accélérer son apprentissage de cette langue. Mais ce serait quand même cool que notre province ait pu enfin élire une femme comme Première Ministre, non ? Et tout le reste de ce que le PQ propose, c’est donc si mauvais ?

Voici donc ce que je vous propose, si vous êtes encore indécis.

Allez lire ce que chaque parti propose. Et faites une liste exhaustive de ce qui vous semble intéressant. Si possible, regardez aussi ce que propose vos candidats locaux. Et tentez de faire la somme de ce qui semble le mieux à votre avis, en prenant soin d’éliminer tout ce qui vous apparaît farfelu ou irréalisable.

Quoi ? Il ne reste plus rien dans la liste? Allons… un peu de sérieux, et un peu moins de cynisme… vous pouvez y arriver. Et vous pouvez voter POUR.

Votez rouge, bleu, orange ou vert, mais votez !

Je l’ai trop souvent dit, mais je le redis à nouveau: (et je vais même conclure la campagne là-dessus…)

Si vous votez, peu importe votre choix, vous ne vous serez pas trompé sur une chose: vous aurez bien agi. Restera à voir si ceux qui auront reçu vos votes sauront se montrer digne de l’acte important que vous aurez accompli.