Plusieurs éditorialistes ont posé la question, suite à la mort de Jack Layton : est-ce que le Parti Libéral du Canada devrait fusionner avec le Nouveau Parti Démocratique afin de battres les Conservateurs de Stephen Harper?
En bon disciple de Sun Tzu (pour ceux qui ont déjà lu « L’art de la Guerre »), la réponse semble évidente : Harper a su consolider la droite et a stratégiquement battu une gauche divisée. Diviser pour régner, là est le secret. La gauche devrait donc, à son tour, faire front commun. Ça fonctionnerait peut-être, mais je ne crois pas que ce soit la solution la plus souhaitable pour la santé démocratique du pays.
D’abord, même au sein de la droite, cette union des progressistes conservateurs et du parti réformiste n’a pas fait que des heureux; car elle a ôté aux électeurs de droite la liberté de choix. Et on s’entend tous sur le fait que les Conservateurs de Harper sont plus à droite qu’au centre. Voter pour Harper implique donc de donner son appui à des mesures parfois rétrogrades… bref, conservatrices et non-progressistes.
Si la gauche fait de même, cela va avoir le même effet pour l’électeur de gauche, et pire encore : l’électeur en plein centre se retrouvera orphelin.
Considérons le suffrage obtenu par les Conservateurs lors de la dernière élection: environ 40%, pour un taux de participation de près de 60%, ce qui donne un appui réel de 24% aux Conservateurs de Harper. Vous avez bien lu : 24%.
Je ne peux croire qu’avec 76%, on ne puisse réussir à obtenir un gouvernement d’un autre parti, qu’il soit minoritaire ou majoritaire, néo-démocrate ou libéral, avec ou sans coalition. Et c’est encore plus possible aujourd’hui, pendant que le Bloc agonise. Mais pour se faire, il faut que le vote de gauche sorte. Ce serait alors une véritable victoire de la démocratie… et de la social-démocratie.